Résumé de la 15e partie n Loin de s'améliorer, l'état de M. d'Aubray empire. Le médecin de campagne lui prescrit un traitement et le renvoie à Paris. L'agonie va durer quatre jours. M. d'Aubray est entouré de ses fils et de ses filles, mais c'est la marquise de Brinvilliers qui paraît la plus affectée. Elle ne veut pas quitter son père, lui tenant la main, priant pour sa guérison. Mais le malade meurt, dans les bras de sa fille, bénissant celle qui l'a empoisonné. La douleur de la marquise est telle que tout le monde est surpris. Jamais on n'avait vu une fille pleurer autant son père. Elle prend évidemment le deuil, s'habillant de noir, refusant de recevoir les gens. Quand l'heure de la succession vint, elle est terriblement déçue. Elle s'attendait à toucher une part importante, mais le père a préféré laisser la majeure partie de ses biens à son fils aîné et à son second fils, qui était conseiller au Parlement. Tout ce qu'elle a récolté, ce sont des miettes ! Des miettes qui allaient à peine lui permettre de régler ses dettes. Après le deuil, Sainte-Croix la rejoint et elle reprend la vie avec lui. Cependant, le jeune homme menait une somptueuse vie. Comme on ne lui connaissait pas de fortune, on s'étonnait de ses frasques. Il avait à son service un intendant et trois laquais, ainsi qu'un carrosse et son équipage, pour ses excursions nocturnes. L'homme s'était lié avec des personnalités, des nobles, mais aussi des gens fortunés. Il était associé dans une affaire, à un certain d'Alibert : l'homme meurt mystérieusement d'apoplexie. Quand on recherche les papiers qui établissent l'existence de la société, on ne les trouve pas. La fortune du défunt s'était volatilisée ! La veuve et l'enfant, qu'il a laissés, étaient ruinés. Le beau-frère de d'Alibert, intrigué par la mort brusque de son parent, a des soupçons et veut déclencher une enquête. Il est lui-même victime du même mal et l'enquête ne se fit pas… La marquise est heureuse de retrouver Sainte-Croix. — il me tardait de te retrouver ! — nous pouvons enfin nous voir librement ! La marquise, déçue par la part de l'héritage qui lui est échue, se croit au moins libre de ses mouvements. Elle n'aurait plus personne pour la surveiller, elle pourra se livrer sans retenue à ses plaisirs. Pourtant, quelques jours à peine après la fin du deuil, elle reçoit la visite de sa sœur cadette, qui était dans un couvent de Carmélites. — ma sœur, lui dit-elle, je viens de la part de nos frères. La marquise est surprise. — bien avant sa maladie, notre père les a chargés de surveiller ta conduite. Or, ils viennent d'apprendre que tu as repris ta liaison avec ce Saint-Croix ! La marquise est furieuse. — quoi, il les a chargés de me surveiller ! Ils n'ont aucun droit sur moi ! — tu ferais mieux de te méfier, un de nos frères est lieutenant civil, il pourrait faire arrêter ton chevalier ! (à suivre...)