Résumé de la 19e partie n Les frères d'Aubry sont empoisonnés, ainsi que des convives. Mais alors que tous se remettent, l'aîné, le lieutenant civil, est mal en point. Les médecins se succèdent mais personne ne parvient à le soulager. Bientôt ils arrivent à la même conclusion : l'homme souffre d'une maladie à la fois inconnue et incurable. On tombe même d'accord pour dire qu'il ne lui reste plus longtemps à vivre. D'ailleurs, le lieutenant n'est plus que l'ombre de lui-même. Amaigri, sans force, ne se nourrissant presque plus, tremblant quand il se met debout, il finit par ne plus parler. Seuls ses yeux continuent à briller, donnant une idée des souffrances qui l'étreignaient. Le 17 juin 1670, il rend l'âme. C'est alors que l'on commence à soupçonner un empoisonnement.. «Il était bien portant avant de se rendre à la campagne ! — C'est après avoir mangé cette tourte qu'il est tombé malade !» La famille demande une expertise. On autopsie le cadavre. On découvre que l'estomac et le duodénum sont tous noirs et déchiquetés, le foie est gangrené et brûlé par endroits. — C'est comme s'il avait absorbé un produit corrosif ! Mais les autres médecins donnent un avis. — Certaines humeurs donnent de pareils symptômes. L'empoisonnement ne saurait être trouvé. Le décès est sans doute dû à des causes naturelles. On se rappelle que le père a éprouvé les mêmes symptômes qui ont eu raison de lui. On conclut donc à une maladie héréditaire. De toute façon, les médecins n'osent pas se prononcer pour un empoisonnement. Le cadavre du lieutenant est donc enterré. Personne ne soupçonne Lachaussée, le valet qui a empoisonné la tourte. Au contraire, il passe pour un domestique dévoué, au service de son maître jusqu'au bout. D'ailleurs, le défunt, au moment où il était conscient, ne l'a pas oublié en faisant son testament, en lui léguant cent écus. Quant à Sainte-Croix, il lui paye bien le service qu'il lui a rendu, en lui versant mille francs ! Sainte-Croix, lui, toujours assoiffé d'argent, s'est lié avec un certain Saint-Laurent, un homme très riche. Il va jusqu'à lui envoyer un de ses domestiques, Georges, avec ordre de le servir. — Georges vous sera dévoué comme un chien ! Le valet, en effet, est constamment aux ordres de son nouveau maître. Saint-Laurent est satisfait et il ne manque pas de remercier son «ami». — Cet homme est effectivement dévoué comme un chien ! Mais curieusement, depuis que Georges est au service de Saint-Laurent, celui-ci voit sa santé se détériorer graduellement. — A chaque fois que je mange, je sens comme des douleurs d'estomac et je suis pris de nausées ! — Mon cher, il faudra surveillez votre régime alimentaire ! — Pourtant je ne commets guère d'excès ! Sainte-Croix sourit. — ça vous passera ! (à suivre...)