Moyen n Les citoyens sont de plus en plus nombreux à exposer leurs problèmes aux médias dans une ultime tentative afin de les résoudre. En jetant un coup d'œil sur le courrier des lecteurs publié régulièrement par certains titres de la presse nationale, l'on se rend vite compte que ce sont les mêmes problèmes qui reviennent à chaque fois : hogra, non-application de décisions de justice, abus de pouvoir. Mais le plus exposé reste celui du logement. Les uns dénoncent une expulsion qu'ils jugent abusive, d'autres réclament un meilleur cadre de vie, mais c'est tout le monde qui demande un toit. Il ne se passe pas un jour sans que l'on trouve une demande de ce genre dans les colonnes de la presse nationale. A titre d'exemple, notre confrère El Watan a publié dans son édition du 19 novembre dernier, la lettre d'un ancien moussebel de la guerre de libération nationale sollicitant l'aide du président de la République pour obtenir un logement. «Moussebel de la guerre de libération, je viens solliciter votre haute bienveillance, monsieur le Président, pour m'aider à résoudre la crise du logement dont je souffre depuis 1963. Car malgré toutes les tentatives et les démarches que j'ai effectuées auprès des différents services concernés dans le but d'acquérir un logement social pour pouvoir abriter les membres de ma famille et les protéger des maladies et des dangers, je n'ai pas pu résoudre mon problème», a indiqué dans son courrier Derradji Belkacemi qui habite, depuis 1963, «un bidonville à El-Harrach», dans la wilaya d'Alger. «Juste à côté d'une écurie», a-t-il précisé. Dans la même édition, une famille menacée d'expulsion du domicile qu'elle occupe depuis plus de 35 ans au 50, rue Mohamed-Darrar, à Belouizdad, toujours dans la wilaya d'Alger, a demandé à ce qu'une solution soit trouvée à son «drame». Autre problème souvent exposé par les citoyens : celui de la non-application des décisions de justice. Sur ce registre, une dame résidant à Boumerdès a interpellé le ministre de la Justice à travers un courrier publié dans la même édition toujours sur les difficultés qu'elle a rencontrées pour faire exécuter un jugement rendu en sa faveur le 16 novembre 1994. «Cette requête a été enregistrée par vos services le 23 octobre 2007 sous le numéro 1093/97. A ce jour, l'affaire traîne toujours à la cour de Boumerdès», a-t-elle souligné. Outre ces problèmes courants, les citoyens dévoilent périodiquement des difficultés qui semblent banales à première vue, mais qui leur rendent la vie insupportable. Dans une lettre publiée le 25 février dernier, Abderrahmane Dali Ahmed a demandé au chef de l'Etat d'intervenir pour lui permettre d'avoir une retraite «honorable». «Je suis atteint de plusieurs maladies chroniques et incurables et j'ai subi à ce jour 16 interventions chirurgicales (…). Je ne demande ni licence de café ni de taxi, j'aspire seulement à une retraite honorable afin de pouvoir mener à bon port mes enfants», a-t-il écrit.