Méthode n Obama rejette les critiques de l'ancien vice-président et estime que la lutte contre le terrorisme de Dick Cheney avait exacerbé le sentiment anti-américain. Cheney, vice-président de George Bush pendant huit ans, a accusé, dimanche dernier, Barack Obama d'avoir rendu le pays plus vulnérable en revenant sur les méthodes de détention et d'interrogatoire des suspects du terrorisme, et a estimé que la fermeture de la prison de Guantanamo était «une erreur». «Combien de terroristes ont été vraiment traduits en justice grâce à la philosophie promue par Dick Cheney ? Cela n'a pas rendu plus sûrs les Etats-Unis. Ce que cela a fait, c'est la promotion du sentiment anti-américain», a déclaré Obama selon un communiqué d'une chaîne de télévision américaine, citant des extraits d'une longue interview qui doit être diffusée ce dimanche. Le Président a également reconnu que les Etats-Unis n'avaient pas su empêcher les prisonniers libérés de Guantanamo de rejoindre les rangs des terroristes. Mais il a aussi affirmé que le traitement des détenus de Guantanamo par l'administration de George Bush, enfermés pour certains pendant plusieurs années sans aucune inculpation ni procès, n'était «pas viable». Le Président américain a signé en janvier dernier, le décret ordonnant la fermeture de Guantanamo d'ici à 2010 et le respect des conventions de Genève. Néanmoins, une trentaine de détenus poursuivent l'administration Obama devant la justice fédérale pour ne pas avoir respecté, selon eux, ces Conventions à Guantanamo, une première judiciaire depuis la prise de fonction du nouveau Président. Dans une motion, les avocats de ces détenus demandent que le gouvernement américain «en finisse avec la violation de certaines dispositions de la 3e Convention de Genève». Selon eux, ces violations, comme la détention à l'isolement 22 heures sur 24 de détenus blanchis de tout soupçon de terrorisme, sont toujours en cours dans le centre de détention situé sur la base navale américaine de Guantanamo à Cuba. Le 20 février dernier, un rapport du Pentagone affirmait que les quelque 240 prisonniers enfermés dans le centre de détention de Guantanamo bénéficiaient des Conventions de Genève, qui prévoient que les prisonniers de guerre soient traités avec humanité et qu'ils ne puissent être soumis à des traitements dangereux, humiliants ou dégradants. La réponse du gouvernement est attendue la semaine prochaine. Ces déclarations interviennent alors qu'un représentant républicain a estimé, jeudi dernier, que les Etats-Unis devraient garder cette prison ouverte et obliger ses alliés européens à la cogérer avec eux, dans la mesure où ils tirent également profit de la détention d'hommes soupçonnés d'être des terroristes.«Guantanamo devrait rester ouvert sous commandement international», a expliqué Peter Hoekstra, leader républicain de la commission du renseignement de la Chambre. Pour lui, le centre de détention ouvert par George Bush doit rester ouvert mais devrait représenter «un effort collectif dans la lutte contre le terrorisme, pas seulement le fardeau des seuls Etats-Unis». R. I. / Agences