Résumé de la 3e partie n Le moment est arrivé. La Mercedes gris vert de Heydrich apparaît, Josef Gabchik sort sa mitraillette et tire dans sa direction… Une petite camionnette qui livrait du cirage et qui passait par là est arrêtée par le chauffeur, qui est indemne. Peu après, elle emporte le chef de la Gestapo vers l'hôpital voisin de Bulovka. Heydrich est criblé d'éclats d'obus, mais il vit encore. D'ailleurs, le communiqué officiel annonce qu'il n'a été que légèrement touché et qu'il se remet de ses blessures. Cela n'empêche pas la répression de commencer. Le couvre-feu est décrété de 21 heures à 6 heures du matin, à Prague d'abord, puis dans tout le pays. La fureur des Allemands se manifeste par des descentes de police dans les maisons de la ville. Les hommes en uniforme contrôlent les papiers d'identité, ouvrent les armoires, les tiroirs, les valises, tournent les boutons de la radio pour voir si on a écouté des émissions étrangères. Le lendemain de l'attentat, alors que les autorités diffusent toujours des nouvelles rassurantes, un magasin de la place Venceslas expose en vitrine différents objets trouvés sur les lieux de l'attentat bicyclette, une musette, un béret, une mitraillette Sten. Une récompense de 10 millions de couronnes est promise à ceux qui apporteront un renseignement. Au même moment, à l'hôpital, les médecins et chirurgiens les plus célèbres d'Allemagne tentent par tous les moyens de ramener le blessé à la vie. Contrairement à ce qu'a dit le communiqué officiel, son état est grave, il est même désespéré. Le 4 juin au matin, Heydrich décède sans avoir repris connaissance. Et, tandis que le chef de la Gestapo reçoit des funérailles grandioses, les représailles allemandes se déchaînent. Le 9 juin 1942, à la suite d'une vague rumeur selon laquelle il aurait hébergé des résistants, le village de Lidice est investi par un détachement de la division SS Prince Eugène. Aussitôt, cent soixante-douze hommes et jeunes gens sont fusillés, tandis que les femmes sont envoyées au camp de Ravensbrück où elles mourront toutes. Les enfants seront adoptés par des familles, en Allemagne, pour qu'elles en fas-sent de «bons Aryens». Après quoi, le village est brûlé et les décombres dynamités afin qu'il ne reste plus rien. Lidice n'existe effectivement plus, mais son nom devient un symbole et va conduire beaucoup de Tchèques à se dresser contre l'occupant. Pendant ce temps, où sont passés Jan Kubis et Josef Gabchik ? Eh bien, alors que la Gestapo et toutes les forces allemandes les cherchent à travers le pays entier, ils sont restés à Prague, là où le danger est le plus grand et où les organisateurs de l'attentat ont pensé qu'ils avaient, dans le fond, les meilleures chances de s'en sortir. Ils ont trouvé refuge dans la crypte de l'église orthodoxe Saints-Cyrille-et-Méthode, une construction baroque au centre de la ville, tout près du château qui sert de quartier général aux nazis. Leur cachette est une cave froide, humide et sombre où on déposait autrefois les cercueils de religieux. Un seul escalier de bois y conduit. Il débouche sur une dalle située sous l'autel, qui a été rescellée et qui est parfaitement invisible. Kubis et Gabchik y ont rejoint d'autres patriotes tchécoslovaques, eux aussi recherchés par les Allemands. Ils sont sept en tout. Le seul officier de carrière parmi eux, le capitaine Opalka, en a pris le commandement. Les prêtres leur ont donné des provisions, avant de refermer le passage derrière eux. Avec cela, ils peuvent tenir jusqu'à ce que la situation se soit un peu calmée. (à suivre...)