Résumé de la 5e partie n Malgré toutes les précautions prises, Dillinger va, encore une fois, réussir à s'évader... Des dizaines de gardes le surveillent mais, par une incroyable négligence, on lui avait laissé son rasoir. A l'aide de celui-ci, il sculpte dans un morceau de bois un revolver factice qu'il enduit de cirage noir. Lorsque le gardien arrive, comme chaque matin, pour lui porter son café, il le lui met sous le nez. — Je n'ai pas envie de tuer qui que ce soit. Alors, donne-moi les clés et appelle-moi ce type là-bas. «Ce type là-bas», c'est le shérif adjoint Blunk, qu'on peut apercevoir par la porte entrouverte. Le gardien s'exécute et Dillinger se retrouve avec deux otages. Bientôt trois, car le directeur de la prison, Lou Barker, passe à proximité de la cellule, entend qu'on l'appelle et entre sans méfiance. Dillinger y enferme le gardien et le directeur et part en compagnie du shérif adjoint Blunk. — Fais comme si tu m'emmenais quelque part. Au moindre geste, au moindre mot, tu es mort. C'est ainsi que Dillinger passe au milieu des dizaines d'hommes armés jusqu'aux dents, chargés de le surveiller. Il conduit son prisonnier jusqu'au bureau du gardien-chef Blake et s'arrête devant la porte. — Appelle-le. Il obéit. Le gardien-chef sort et Dillinger se précipite dans le bureau où il sait qu'il y a des armes. Il trouve effectivement deux mitraillettes chargées et s'en empare. Cette fois, il est réellement armé et peut jeter son revolver de bois... Conduisant devant lui ses deux prisonniers, il parvient encore à s'emparer par surprise d'une dizaine de gardiens, qu'il enferme les uns après les autres. Puis, il délivre un détenu noir, un certain Youngblood, condamné pour meurtre. Il lui remet l'autre mitraillette et prend la direction du garage de la prison, ne gardant avec lui que le shérif adjoint Blunk. Ils y trouvent le mécanicien Ed Saager, penché sur le capot d'une voiture. Aussitôt, ce dernier se retrouve nez à nez avec les mitraillettes. — Montre-nous ta bagnole la plus rapide et monte avec nous ! Le mécanicien désigne une puissante automobile et bientôt celle-ci démarre. Lui-même est au volant avec à ses côtés le shérif adjoint. Dillinger et Youngblood sont assis sur la banquette arrière avec leurs mitraillettes. Ils franchissent la porte du pénitencier en compagnie de leurs otages. Au bout de quelques kilomètres, Dillinger arrête la voiture, les libère et remet 4 dollars à chacun. — Pour votre peine, les gars ! Je ne peux pas faire plus pour l'instant mais je ne vous oublierai pas à Noël. Puis, il se sépare de Youngblood, qui a décidé de tenter sa chance de son côté. Il sera abattu peu après par la police. Tel est l'extraordinaire exploit que relatent tous les journaux et les radios : une évasion sans un coup de feu, sans effusion de sang, accomplie avec une maîtrise parfaite et une incontestable élégance ! Dans la presse, on ne peut pas vraiment parler d'admiration, mais tous les journalistes le reconnaissent : Dillinger, c'est quelqu'un ! Il n'en va évidemment pas de même pour les autorités, principalement pour la police. Edgar Hoover est fou furieux et les révocations vont bon train au FBI. Il prend personnellement la tête de la brigade anti-Dillinger et déclare ce dernier «Ennemi public numéro un». C'est la première fois qu'on emploie cette expression, appelée à faire fortune par la suite. La population est invitée à collaborer par tous les moyens à sa capture et sa tête est mise à prix 10 000 dollars, soit environ 100 000 euros. Dillinger, lui, continue imperturbablement son activité de braquages. Il a reformé sa bande avec Van Meter, son vieux camarade de Michigan City, et Lester Gillis Nelson, surnommé «Baby Face» à cause de son visage d'ange. Ensemble, ils dévalisent les banques de Sioux Falls et Mason City. (à suivre...)