Les premiers commentaires recueillis cà et là parmi l'opinion algérienne, qu'elle soit assidue à la balle ronde ou généraliste, sont tous empreints de déception et de frustration. Déçus par la prestation des Verts et frustrés par l'issue de la rencontre, tels sont les sentiments de l'homme de la rue qui n'arrive pas à concevoir que la sélection nationale ne puisse pas gagner son match au Rwanda, un adversaire plutôt à sa portée. Pour les uns, les médias ont vite mis la barre très haut en parlant de qualification à la Coupe du monde, alors que les Algériens ont raté les deux dernières phases finales de la CAN (2006 et 2008). Sous la pression médiatique, puis populaire, les Verts ont revu leurs objectifs à la hausse, alors qu'il était plus astucieux de rester terre à terre et de disputer match par match jusqu'à la fin. Avoir des ambitions, c'est bien, être pondéré et réaliste c'est mieux, estiment les fans des Verts. Pour d'autres, une équipe qui est incapable de gagner à l'extérieur contre des adversaires comme le Rwanda, n'ira pas loin d'autant que l'Egypte est du genre à ne pas dilapider ce genre d'occasion en général, même si le football demeure imprévisible. Inutile de rêver de Mondial si on ne fait pas la différence à ce niveau de la compétition, car c'est là où se joue la qualification. C'est la conviction des supporters de l'équipe nationale. Par ailleurs, certains mettent Saâdane sur le banc des accusés, estimant que sa tactique n'a pas été conquérante, mais plutôt craintive, et son choix de joueurs contestable. Pour cette frange d'observateurs, des joueurs comme Hadj Aïssa et Djediet ont suffisamment de bagages techniques et d'expérience pour bousculer la défense adverse, surtout que leur jeu est moins stéorotypé que leurs coéquipiers évoluant en Europe et que le sélectionneur d'en face ne connaît pas vraiment pour prétendre les contrer. Ils sont nombreux à penser que le duo sétifien est capable d'apporter un plus dans l'animation offensive, compte tenu de son entente et des automatismes déjà existants au niveau de leur équipe, ce qui manque à la sélection. Les amateurs de football algériens considèrent que la leçon de Monrovia, lors du précédent tour où l'équipe n'a pu ramener qu'un match nul (0 à 0), n'a pas été retenue et que l'attaque des Verts est absente en déplacement : zéro but en quatre matchs (Sénégal, Gambie, Liberia et, hier, Rwanda). Cela se passe d'abord dans la tête, mettent en exergue d'autres fervents supporters des Verts qui voudraient bien que leur équipe prenne un peu plus de risques. De plus, ces carences ne peuvent pas être travaillées à l'entraînement du fait que la sélection n'a pas suffisamment de stages et encore moins de matchs amicaux. La preuve : d'ici au match contre l'Egypte, les Verts ne disputeront aucune rencontre de préparation. Des Verts qui sont en manque de repères et de certitudes, notamment en attaque. Mais bon, les plus optimistes croient en la bonne étoile des Verts qui, faut-il le rappeler, avaient débuté leurs éliminatoires au tour précédent par une défaite à Dakar, ce qui ne les a pas empêchés de terminer premiers de leur groupe devant le Sénégal. Là, ils ont fait mieux en ramenant un précieux point qui vaudra son pesant d'or au moment du décompte final. Alors gardons espoir.