Résumé de la 32e partie n Un conseiller, dépêché par le Parlement de Paris pour interroger la marquise de Brinvilliers, ouvre sa cassette et découvre une confession où elle avoue ses crimes. Le conseiller Palluau commence l'interrogatoire. Nous reproduisons le procès-verbal qui a été établi et qui sera lu au cours du procès de la marquise. M. Palluau : Pourquoi vous êtes-vous enfuie à Liège. La marquise : Je me suis retirée hors de France à cause des affaires que j'ai eues avec ma belle-sœur. M. Palluau : Avez-vous eu connaissance des papiers qui se trouvent dans votre cassette ? La marquise : A vrai dire, dans ma cassette, il y a plusieurs papiers concernant ma famille, et parmi ces papiers, une confession générale que je voulais faire, mais lorsque je me suis mise à l'écrire, j'étais désespérée, je ne savais pas ce que j'y écrivais, ne sachant ce que je faisais, j'avais l'esprit aliéné, je me voyais dans des pays étrangers, sans le secours de mes parents, réduite à emprunter un écu ! M. Palluau : Je vous interroge sur le premier article de votre confession : dans quelle maison avez-vous fait mettre le feu ? La marquise : Je ne l'ai point fait et lorsque j'ai écrit pareille chose, j'avais l'esprit troublé. M.Palluau l'interroge ensuite sur les six autres articles de sa confession. La marquise : A vrai dire, je ne sais pas ce que c'est, et je ne me souviens point de cela ! M. Palluau : Mais vous avez avoué avoir empoisonné votre père et vos frères ! La marquise : Je ne sais rien de tout cela ! M. Palluau : N'est-ce pas Lachaussée qui a empoisonné vos frères ? La marquise : Je ne sais rien de tout cela ! M. Palluau : Ne saviez-vous point que votre sœur ne devait pas vivre longtemps, parce que vous l'avez empoisonnée ? La marquise : Je le prévoyais vu que ma sœur était sujette aux mêmes incommodités que mes frères. De toute façon, j'ai perdu la mémoire du temps où j'ai écrit ma confession ; j'avoue que je suis sortie de France par le conseil de mes parents ! M. Palluau : Pourquoi vos parents vous ont-ils donné ce conseil ? La marquise : C'est à cause de l'affaire de mes frères ! M. Palluau : Avez-vous vu Sainte-Croix après sa sortie de prison ? La marquise : Oui ! M. Palluau : Vous a-t-il donné des poudres ou autres drogues ? La marquise : Je ne m'en souviens pas ! M. Palluau : Quand vous avez écrit à Théria, pourquoi lui aviez-vous dit que s'il ne s'emparait pas de la cassette, vous étiez perdue ? La marquise : Je ne m'en souviens pas ! M. Palluau : Vous étiez-vous aperçue que votre père s'était trouvé mal en 1666, lors de son voyage d'Offémont ? La marquise : Non M. Palluau : Pourquoi Penautier vous devait-il trente mille livres ? La marquise : Mon mari et moi lui avons prêté dix mille écus, il a rendu cette somme et depuis le remboursement nous n'avons pas eu de relation avec lui. (à suivre...)