Implication n Sarkozy a pris les devants en annonçant vendredi, après un entretien avec Obama à Strasbourg , la prise en charge d'un ancien détenu, un ressortissant algérien. Mais il a indiqué qu'il serait transféré en France pour «être mis en prison». Sollicités par Washington pour aider à fermer Guantanamo, certains dirigeants européens ont commencé à négocier la prise en charge d'anciens détenus pour montrer leur bonne volonté au président Obama. Cependant, la démarche divise l'Union Européenne. Les ministres de la Justice et de l'Intérieur de l'UE avaient déjà abordé le sujet en janvier, lorsque les Etats-Unis n'avaient encore rien demandé. La requête officielle des Etats-Unis n'a été reçue par l'UE que vendredi, et les ministres doivent reprendre la discussion lors d'une réunion demain, lundi, au Luxembourg. Jusqu'à présent, les pays de l'UE s'y sont montrés pour la plupart très réservés, voire hostiles, comme l'Autriche, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas. L'Allemagne, pourtant en pointe sur les questions d'asile, est partagée. Son chef de la diplomatie Frank-Walter Steinmeier est pour, mais son ministre de l'Intérieur Wolfgang Schäuble est réticent. Cinq pays - la France, le Portugal, l'Espagne, la Grande Bretagne et l'Italie - se sont dits prêts à assister le nouveau gouvernement américain pour l'aider à tourner l'une des pages les plus controversées de l'action antiterroriste de l'administration Bush. Leurs dirigeants pourraient confirmer leurs intentions à Barack Obama, ce dimanche, lors du sommet UE-USA à Prague. Le président français Nicolas Sarkozy a pris les devants en annonçant, vendredi, après un entretien avec Barack Obama à Strasbourg (France), la prise en charge d'un ancien détenu, un ressortissant algérien. Mais il a indiqué qu'il serait transféré en France pour «être mis en prison», prenant ainsi position, de façon inattendue, sur la question encore ouverte du sort réservé aux ex-détenus de Guantanamo. L'UE a en effet restreint, en principe, sa collaboration à l'accueil des «détenus non passibles de poursuites», considérés comme «libérables» et qui «souhaitent être transférés en Europe», souligne-t-on à Bruxelles. Il n'est pas prévu de les incarcérer. Au contraire, les Européens se demandent comment les aider à «s'insérer et à s'intégrer» dans leur pays d'accueil et ont même suggéré aux Américains une contribution financière à cette fin. «L'UE doit trouver une solution qui permette de fermer Guantanamo, mais d'une manière protégeant les anciens détenus contre toute nouvelle violation de leurs droits», a encore averti, vendredi, Amnesty International. Les Européens ont posé une série de conditions, notamment la transmission de toutes les informations sur les anciens détenus et un engagement des Etats-Unis «d'empêcher la recréation de Guantanamo ailleurs». Washington a promis dans sa première réponse vendredi de donner «toutes les informations nécessaires». Soixante détenus de Guantanamo sont dits «libérables», selon l'Organisation, mais il ne pourraient rentrer dans leur pays de peur d'y être exécutés ou maintenus en prison sans procès.