Violences n Au moins 32 personnes ont été tuées et 129 autres blessées dans une vague d'attentats à la voiture piégée ce lundi à Bagdad. Les attaques se sont produites dans des quartiers majoritairement chiites entre 07h00 (04h00 GMT) et 09h00 (06h00 GMT), à une heure de grande affluence. La première a eu lieu sur un marché de gros dans le quartier Allaoui, dans le centre de Bagdad. Les morts et blessés étaient en majorité des journaliers qui attendaient d'être embauchés, ont indiqué des sources aux ministères de l'Intérieur et de la Défense. Un deuxième attentat a visé un convoi d'un haut responsable du ministère de l'Intérieur à Bagdad al-Jadida, dans le sud-est de Bagdad. La voiture piégée a tué et blessé des civils et des policiers, selon les mêmes sources. A Sadr City, un bastion chiite dans le nord-est de la capitale, une voiture piégée a explosé dans un marché de gros tuant et blessant plusieurs personnes, dont des femmes. Et enfin à Husseiniyeh (nord-est), une voiture a explosé dans un marché faisant également des morts et des blessés. Cette vague d'attentats intervient alors que la baisse des violences s'était confirmée ces derniers mois en Irak. Mais les attentats, s'ils sont moins meurtriers, restent toujours quotidiens et frappent notamment la capitale. En mars, les violences ont ainsi coûté la vie à 252 civils, militaires et policiers, un bilan stable par rapport à février. Le bilan de mars s'explique par au moins quatre attentats de grande ampleur, qui ont fait en moyenne 30 morts chacun. En 2008, 6 772 Irakiens avaient été tués dans des violences. A titre de comparaison, 17 430 personnes avaient péri en 2007. 2006 et 2007 avaient enregistré les pires bilans de victimes depuis l'invasion américaine en mars 2003. Début mars, deux attentats suicide à Bagdad et à Abou Ghraib (ouest de la capitale) avaient ravivé les craintes pour la sécurité, alors que l'armée américaine prévoit de retirer 12 000 soldats dans les six mois à venir, en plus des 4 100 soldats britanniques qui doivent avoir quitté le pays d'ici à juillet. Le mode opératoire des attentats meurtriers – un kamikaze portant une ceinture d'explosifs ou conduisant un véhicule bourré d'explosifs – porte la signature de la branche irakienne d'Al-Qaîda. Prudent, le commandement américain estime qu'Al-Qaîda, même affaiblie, conserve la capacité de monter des opérations complexes. Et qu'il reste encore du travail pour que les forces irakiennes soient complètement prêtes à assurer seules leur sécurité. La reprise en main par le gouvernement irakien des milices Sahwa – anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre Al-Qaîda –, a ravivé les craintes que certains d'entre eux retournent dans les rangs de l'insurrection. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été arrêtés ces deux dernières semaines.