Cette vague d'attentats intervient alors que le ministre du Commerce britannique se trouve en visite à Baghdad, avec pour la première fois en 20 ans, une délégation d'hommes d'affaires Baghdad a connu un lundi noir avec une vague d'attentats à la voiture piégée sur des marchés qui ont fait au moins 32 morts et 129 blessés, rappelant les pires heures des violences de 2006 et 2007. Au total six voitures piégées ont explosé, dont quatre ont été actionnées entre 7h et 9h (4h GMT et 6h GMT). Le mode opératoire -une voiture piégée garée dans un marché- ne porte pas de signature particulière, les insurgés, la branche irakienne d'Al-Qaîda et les milices extrémistes chiites y ayant recours. Les deux dernières voitures piégées ont explosé en fin de matinée à quelques minutes d'écart sur un marché d'al-Maalef, dans l'ouest de Baghdad, faisant 12 morts et 23 blessés, selon un nouveau bilan des ministères de la Défense et de l'Intérieur. Le premier attentat a eu lieu sur un marché de gros dans le quartier Allaoui, dans le centre de Baghdad: quatre personnes ont été tuées et 15 blessées, en majorité des journaliers qui attendaient d'être embauchés. Un deuxième attentat a visé un convoi d'un haut responsable du ministère de l'Intérieur à Baghdad al-Jadida dans le sud-est de Baghdad: un civil et un policier ont été tués et six policiers blessés, selon les mêmes sources. A Sadr City, un bastion chiite dans le nord-est de la capitale épargné depuis plusieurs mois par les attentats particulièrement meurtriers, une voiture a explosé dans un marché de gros tuant 10 personnes, dont deux femmes, et blessant 65. A Husseiniyeh (nord-est), une voiture a explosé sur un marché tuant quatre personnes et en blessant 20. Cette vague d'attentats intervient alors que le ministre du Commerce britannique Peter Mandelson se trouve en visite à Baghdad avec pour la première fois en 20 ans une délégation d'hommes d'affaires britanniques. Les attentats en Irak, même s'ils sont moins meurtriers, restent toujours quotidiens et frappent notamment la capitale. La baisse des violences s'est confirmée ces derniers mois dans le pays et elle est due à la nouvelle stratégie de contre-insurrection de l'armée américaine et le renforcement des forces irakiennes. En mars, les violences ont coûté la vie à 252 civils, militaires et policiers, un bilan stable par rapport à février. Le bilan de mars s'explique par au moins quatre attentats de grande ampleur, qui ont fait en moyenne 30 morts chacun. Deux attentats suicide début mars à Baghdad et Abou Ghraib (ouest) avaient ravivé les craintes pour la sécurité, alors que l'armée américaine prévoit de retirer 12.000 soldats dans les six mois à venir, en plus des 4100 soldats britanniques qui doivent avoir quitté le pays d'ici juillet. En 2008, 6772 Irakiens avaient été tués dans des violences, contre 17.430 personnes en 2007, 2006 et 2007 avaient enregistré les pires bilans de victimes depuis l'invasion américaine en mars 2003. Prudent, le commandement américain estime qu'Al-Qaîda, même affaiblie, conserve la capacité de monter des opérations complexes, et qu'il reste encore du travail pour que les forces irakiennes soient complètement prêtes à assurer seules la sécurité. La reprise en main par le gouvernement irakien des milices Sahwa -anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre Al-Qaîda-, a ravivé les craintes que certains d'entre eux retournent dans les rangs de l'insurrection. Plusieurs dizaines d'entre eux ont été arrêtés ces deux dernières semaines.