Les Indonésiens se rendront aux urnes, jeudi, pour des élections générales qui devraient renforcer le Président Susilo Bambang Yudhoyono en dépit des incertitudes liées à la crise économique. Fiers d'appartenir à «la troisième démocratie du monde» après l'Inde et les Etats-Unis, 171 millions d'électeurs sont appelés à élire, le même jour, leurs députés, leurs représentants régionaux et leurs élus locaux. Cette journée électorale, considérée comme «la plus complexe au monde» dans un archipel de 5 000 km de long et de 6 000 îles habitées, préparera le terrain pour le scrutin présidentiel du 8 juillet. Le centriste Yudhoyono, un ex-général de 59 ans qui bénéficie d'une bonne image sur la scène internationale, est donné favori pour un second mandat de cinq ans. Mais son avenir dépend en bonne partie du score que réalisera jeudi sa formation, le Parti démocratique (PD), qui pourrait devenir, si les sondages se confirment, le premier parti indonésien, huit ans seulement après sa création. M. Yudhoyono «est l'homme à battre de ces élections», résume Jeffrey Winters, spécialiste de l'Indonésie à l'université de Chicago. Les Indonésiens lui savent gré d'avoir stabilisé le pays après les années houleuses ayant suivi la chute en 1998 de Suharto, qui l'a dirigé d'une main de fer durant 32 ans. «Sans que le monde ne le remarque, l'Indonésie est devenue un pays presque normal, apparaissant même particulièrement calme par rapport à ses voisins comme la Thaïlande, la Malaisie ou les Philippines», souligne un diplomate à Jakarta.