Plus de 176 millions d'Indonésiens ont commencé à voter dans le calme hier, pour désigner leur nouveau président, quatre mois après les législatives organisées en avril dernier et remportées par le Parti démocratique du président sortant Susilo Bambang Yudhoyono. Pour le deuxième mandat de cinq ans qu'il brigue, Yudhoyono part en position de favori en axant sa campagne sur la lutte contre la corruption et l'aide aux plus pauvres. Les derniers sondages indiquent qu'il pourrait même l'emporter dès le premier tour et éviter ainsi la course finale en septembre prochain. Les électeurs sont invités à se déplacer dans plus d'1,5 million de bureaux de vote. En avril, les législatives avaient été entachées par des violences meurtrières et de nombreux électeurs n'avaient pu voter, ne s'étant pas retrouvés sur les listes électorales. Un premier décompte non officiel effectué dans 2.000 bureaux et portant sur 25% des bulletins dépouillés, Susilo Bambang Yudhoyono recueillait 54% des voix ce qui lui permettrait d'éviter un second tour. Il devance largement Megawati Sukarnoputri, ancienne présidente et fille du premier dirigeant de l'Indonésie, qui recueille 24% des voix tandis que le vice-président sortant Jusuf Kalla se classe troisième avec 22% des voix. Ces premiers résultats officieux ont été recueillis par le Cercle d'enquête indonésien et rendus publics par la chaîne TVOne. Ils sont basés sur le dépouillement de bulletins dans l'ensemble des 33 provinces de l'archipel. Plus grand pays musulman du monde, l'Indonésie a accédé à la démocratie en 1998 avec le renversement du général Suharto, après 32 ans de dictature. Ont suivi de nombreuses réformes qui ont libéralisé les médias, amélioré la situation des droits de l'Homme et permis aux Indonésiens d'élire leur président pour la première fois. Depuis 2004, le président Susilo Bambang Yudhoyono a mené une politique généralement populaire, qui a notamment permis d'améliorer considérablement la sécurité dans le pays. S'il venait à être réélu, il s'est engagé à réformer les institutions et à prendre de nouvelles mesures économiques pour faire face à la crise.