Épilogue n Les candidats à l'élection présidentielle de ce jeudi, qui ont sillonné le pays durant plusieurs jours d'Est en Ouest, du Nord au Sud, dans l'espoir de rallier les électeurs à leur cause, devront s'en tenir au verdict des urnes. Hier, lundi, soit au dernier jour de la campagne électorale qui aura duré dix-neuf jours, les six candidats ont affûté, hier, leurs dernières armes, et tiré, à cette occasion, leurs dernières cartouches, en animant leurs ultimes meetings en différents endroits. Le candidat indépendant à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, était à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, où il a d'ailleurs animé un meeting, le dernier, clôturant ainsi un parcours riche et animé. Il a mis l'accent, au cours de cette énième rencontre avec ses partisans, sur la résolution définitive de la crise liée à l'insécurité. Selon Bouteflika – l'amnistie générale n'aura pas lieu sans la tenue d'un référendum. Une amnistie générale «doit être faite sur la base d'un référendum parce que c'est le peuple qui doit pardonner, elle se fera sur sa décision». Louisa Hanoune a, depuis Tizi Ouzou, appelé «à la rupture franche avec le système du parti unique le 9 avril». «Quarante-sept ans après l'indépendance, les choses doivent changer, car le parti unique est responsable de toutes les tragédies que le pays a vécues, y compris les événements sanglants de Kabylie de 2001», a-t-elle déclaré à partir de la tribune de la salle Saïd-Tazrout. À partir de Relizane, Mohamed Saïd a également appelé au changement prônant, à cette occasion, l'obligation d'une mutation radicale avec l'actuel système politique. Le président du FNA, Moussa Touati, a, lui, appelé, hier, à un scrutin honnête et transparent, et ce, à même de permettre au peuple de faire son choix en «toute liberté et démocratie». «Votez contre l'injustice, la marginalisation, l'exclusion et la dilapidation». Djahid Younsi, candidat d'El Islah, s'est fait, lui, le porte-voix de la jeunesse. «Nos jeunes sont victimes de l'échec de nos responsables et de tous les programmes qu'ils ont lancés», a-t-il affirmé à partir de Bab El-Oued, sa dernière escale avant le jour J. Enfin, Ali-Fawzi Rebaïne, lors de son meeting de clôture tenu à Hadjout (Tipasa), a affirmé que les droits de l'homme en Algérie doivent être consacrés davantage pour mieux préserver les droits des citoyens. Paroles de candidats - Abdelaziz Bouteflika à Alger : «Une éventuelle amnistie générale au profit de ceux qui persistent dans la voie de la violence, ne saurait intervenir sans la reddition définitive et complète des derniers groupes terroristes qui sévissent.» - Louisa Hanoune depuis Tizi Ouzou : «Si vous me mandatez le 9 avril, je vous promets de vous rendre la parole. L'élection présidentielle a un contenu révolutionnaire, votez et choisissez la candidate qu'il vous faut.» - Moussa Touati à Alger : «Nous lui donnons (à Bouteflika, ndlr) gratuitement et d'avance 10%, mais qu'on nous laisse le reste et que la transparence prévale.» - Ali Fawzi Rebaïne depuis Tipaza : «Il est nécessaire d'œuvrer au rétablissement de la confiance du citoyen en ses institutions à travers la séparation de l'action politique de celle inscrite dans le cadre de l'intérêt général.» - Mohamed Saïd depuis Relizane : «Mon projet pour le changement n'implique ni règlement de compte ni revanche, mais il aspire plutôt à l'établissement d'un Etat fort.»