Résumé de la 3e partie n Toujours sur «L'Aurore», Robert Surcouf se distingue lors d'une tempête... Surcouf fait ensuite plusieurs voyages, toujours avec Port-Louis comme point de départ : vers la presqu'île de Malacca, Pondichéry et Madagascar. Il est à présent lieutenant. Au printemps 1791, il décide de rentrer en France. A l'autre bout du monde lui sont parvenus les échos de la Révolution en marche et il veut absolument découvrir la situation par lui-même. Il prend le premier poste qui se présente, timonier sur la «Bienvenue», et rentre à Saint-Malo. Ses parents le reconnaissent à peine. Leur garnement est devenu un homme. Il a dix-huit ans et il paraît plus que son âge. Il est de grande taille, de forte corpulence avec les cheveux bruns, le teint hâlé, des taches de rousseur. Quant à lui, il découvre une France totalement bouleversée. Il n'y a plus de noblesse, plus de privilèges ; on parle de république. Il est tout de suite favorable à ces changements. C'est un esprit neuf, plein de hardiesse. Mais pour l'instant, ce n'est pas de politique ni de révolution qu'il va s'agir, c'est à ce moment que se place l'épisode le plus romanesque de son existence. Les Blaize de Maisonneuve sont les plus importants armateurs de Saint-Malo. Un jour d'avril 1792, ils donnent une réception dans leur hôtel particulier qui domine la ville. Robert est invité. Après le déjeuner, il échange quelques mots sur la terrasse avec la fille de la maison, Marie-Catherine, et c'est le coup de foudre réciproque. Ils semblent pourtant bien mal assortis : elle n'a que treize ans. Mais l'amour ne s'explique pas et entre cette frêle adolescente et cet athlétique corsaire naît une passion qui va durer toute la vie. Surcouf et Marie-Catherine Blaize de Maisonneuve se revoient en cachette. Bien entendu, étant donné son âge, le jeune homme fait preuve du plus grand respect. Ils se jurent de se marier plus tard. En attendant, il doit repartir. Arrivé dans l'île de France en mars 1793, Robert trouve une situation politique totalement changée. Pendant les longs mois qu'a duré la traversée, les événements se sont précipités. Louis XVI vient d'être guillotiné et la France est en guerre avec le reste de l'Europe. D'ailleurs, Port-Louis a changé de nom et s'appelle Port-la-Montagne Conséquence, le lieutenant Surcouf est mobilisé. Il embarque comme officier sur la frégate la «Cybèle». C'est à son bord qu'il reçoit le baptême du feu contre un navire anglais. Il parvient pourtant à échapper à ses obligations militaires et accepte le commandement d'un navire négrier. La chose est non seulement douteuse moralement, elle est, de plus, très risquée. La Convention vient d'abolir l'esclavage, et la traite des Noirs est illégale. Surcouf charge sa marchandise humaine sur les côtes africaines et prend la direction non de l'île de France, trop surveillée, mais de l'île de la Réunion. Évitant la capitale Saint-Denis, il débarque les Noirs dans un endroit discret quelques lieues plus au sud. Les autorités ont tout de même vent de la chose : les commissaires montent à bord et découvrent, sans mal, la vérité. Surcouf s'en sort de justesse en les invitant à déjeuner. Il fait lever l'ancre pendant le repas et ne les relâche qu'une semaine plus tard, après leur avoir fait signer un rapport l'innocentant. L'incident le dégoûte cependant de la traite des Noirs et, de retour à Port-la-Montagne, il décide de se lancer dans sa vocation de toujours : la course. (à suivre...)