Résumé de la 5e partie n A bord de «L'Emilie», Surcouf conquiert de nombreux navires britanniques dont sa plus grosse prise le «Triton»... Il y est question d'un navire d'Angleterre capturé : Par un corsaire de six canons Lui qu'en avait trent'six de bons... Le retour à Port-la-Montagne est triomphal. La vision de la minuscule «Émilie» à la tête de ce cortège géant déchaîne l'enthousiasme. L'armateur, Surcouf et l'équipage se préparent à se partager un sensationnel butin, quand, coup de théâtre : le gouverneur Malartic refuse le bénéfice des primes ! Juridiquement, il le peut. «L'Émilie» n'avait pas le droit de course. Comment croire qu'elle ait eu raison de ces six navires en se défendant ? Elle a forcément agi par surprise. Moralement, c'est un déni de justice. L'armateur se démène. Surcouf fait appel à toutes les relations qu'il a dans l'île. Le gouverneur ne cède pas. Alors Surcouf rentre en France pour obtenir satisfaction. Il est à Saint-Malo au début de l'année 1797, et sa première démarche n'a pas de rapport avec le butin de «L'Emilie». Il va trouver M. Blaize de Maisonneuve, dans son bel hôtel particulier dominant Saint-Malo. L'armateur le reçoit courtoisement, ayant toujours entretenu les meilleurs rapports avec la famille Surcouf. Après un échange d'amabilités et de banalités, Robert en vient au but de sa visite : — J'ai l'honneur de vous demander la main de Marie-Catherine. M. Blaize de Maisonneuve tombe des nues, car les deux jeunes gens avaient conservé le secret le plus absolu. Il fait venir sa fille. Robert la découvre avec saisissement. Elle a dix-huit ans. C'est maintenant une jeune femme à la beauté épanouie. — Robert vient de me demander ta main, voudrais-tu l'épouser toi aussi ? Marie-Catherine répond en rougissant : — Oui, père. M. Blaize de Maisonneuve hoche la tête : — Je ne suis pas contre votre union, mais il y a la différence de fortune. J'avais prévu de te faire épouser un autre armateur. Il se tourne vers le jeune homme — Deviens riche et tu auras la main de ma fille.... Surcouf n'est pas affecté par ce demi-refus. Il ne doute de rien : riche, il sait qu'il le sera un jour. Et d'abord, il va récupérer les prises de «L'Emilie». Il se rend à Paris plaider sa cause auprès du Directoire, le nouveau régime en place. Et il obtient satisfaction. Les cargaisons des six navires anglais sont déclarées valables et évaluées à 660 000 livres. Sur ce total, sa part représente une jolie somme, néanmoins elle n'est pas suffisante pour épouser la fille de l'armateur. Il décide de repartir. Cette fois, avec la réputation qui le précède, on lui propose autre chose que le «Modeste». Des armateurs nantais mettent à sa disposition la «Clarisse», un beau navire bien armé, fait pour cent quarante hommes d'équipage. Robert choisit pour second son frère aîné Nicolas, excellent marin, qui a longtemps combattu les Anglais et, en juillet 1798, ils partent pour la capitale de l'île de France, redevenue Port-Louis. A Port-Louis, la «Clarisse» est accueillie à coups de canon. Surcouf parvient à temps à se faire reconnaître «il apprend la raison de cette réception : des navires anglais arborent souvent, tout comme leurs adversaires, le pavillon ennemi». Après une courte escale, il reprend la mer. C'est d'abord une interminable campagne dans la région de Sumatra, au cours de laquelle il ne capture que deux petits bateaux. (à suivre...)