Résumé de la 2e partie n En apprenant – par les animaux – qu'elle allait épouser son frère, Zalgoum s'enfuit et se terre dans une grotte... Quand il conta à sa femme qu'il savait où était Zalgoum, qu'il venait d'entendre sa voix et de baiser ses doigts, elle voulut partir tout de suite, mais la nuit tombait et il lui fallut attendre le lendemain. Elle partit dès l'aube avec son mari et le berger, et la même scène se répéta. Quand la voix de Zalgoum sortit de la grotte, la mère se mit à sangloter : — Zalgoum, ma fille, c'est moi, ta mère ; sors de la grotte que je te voie. Tu étais ma mère, ma mère, dit Zalgoum Mais maintenant tu es ma belle-mère. — Sors, Zalgoum, que je t'embrasse. — Je ne sortirai pas, dit Zalgoum. — Donne-moi au moins le bout de tes doigts à baiser. Zalgoum à travers la fente, sortit sa blanche main et la mère se précipita dessus pour la baiser. Puis elle s'en retourna, désespérée. Le soir elle apprit à son fils que Zalgoum était retrouvée. Il sella tout de suite son cheval et il fallut le retenir et lui remontrer, que la nuit, la forêt était le domaine des fauves, sortis chercher leur pâture. Ils partirent tous ensemble le lendemain, poussèrent la chèvre tout droit vers la grotte. Aussitôt la voix de Zalgoum, la même que celle d'autrefois, dit : Ouste, chèvre, va de là ! Ou la gale te dévorera Et va dire à mes père et mère Que Zalgoum dans la grotte se terre. — Zalgoum, dit le jeune homme, sors de là ! — Non, dit-elle. — Tu ne veux pas revoir ton frère ? Autrefois tu étais mon frère, mon frère, Mais aujourd'hui tu es mon mari. — Donne-moi au moins tes doigts à baiser. Zalgoum sortit sa main... Un bref coup de sabre... et la main s'en alla voler dans l'air, puis retomba dans l'herbe, loin de la grotte. Le frère se précipita et s'en empara. Le cri de Zalgoum couvrit celui des chèvres qui bêlaient. — Tu m'as trahie, mais Dieu te punira. Il te plantera dans le genou une épine que nul homme, nulle femme au monde ne pourra jamais enlever, que cette main que ton sabre vient d'arracher à mon bras. Le frère sauta sur son cheval et partit à fond de train. Arrivé à la fontaine, d'où jadis il avait retiré le cheveu d'or de Zalgoum, il descendit pour y faire boire son cheval. Il allait remonter quand une épine se planta dans son genou. Il essaya de l'extraire et, n'y parvenant pas, se promit de la donner à enlever à sa mère, dès qu'il serait rentré. En arrivant il jeta sur le toit de la maison la main, encore toute sanglante, de Zalgoum. — Les neiges et le soleil la décharneront, se dit-il, ou bien les oiseaux rapaces l'emporteront. Le soir une forte fièvre le prit. Ni la mère ni le père ni aucun des habitants du village ne réussit à enlever l'épine qui, de jour en jour, grossissait et s'incrustait plus avant dans la rotule. (à suivre...)