Malgré les morts et les ravages économiques, la grippe porcine n'a pas fait perdre leur sens de l'humour noir aux Mexicains qui y voient une manière de conjurer le mauvais sort. La blague la plus célèbre est née sous la forme d'une devinette, lundi dernier, au début de la crise sanitaire, alors qu'un séisme venait de secouer le pays : «Quelle a été la réponse de Mexico à la grippe porcine ? Regarde comme je tremble». Depuis, des jeux de mots de plus ou moins de bon goût ont fait florès dans les journaux mexicains. L'un d'eux prétend discerner les symptômes spécifiques du virus : «Pour une grippe normale, on fait – atchoum –, mais pour une grippe porcine, on fait – atchoiiink–». Le fait que la plupart des victimes soient mortes à Mexico a aussi inspiré les mauvaises langues, toujours promptes à se moquer des «chilangos», les habitants de la capitale : «Seigneur, si le monde doit disparaître, commence par emporter les chilangos». Les femmes au foyer préfèrent raconter cette plaisanterie : «Docteur, mon mari mange comme un cochon, vous pensez qu'il a attrapé la grippe porcine ?». Par ailleurs, un site Internet a mis au point un jeu pour «combattre» le virus. Celui-ci propose de vacciner un maximum de porcs volants en quelques secondes, et semble déjà avoir de nombreux adeptes sur la toile. «Swinefighter», tiré du nom anglais de la grippe porcine («swine flu»), consiste à vacciner des dizaines de cochons verts volants comme des moustiques à travers le monde. Lorsque la seringue arrive à les toucher, les porcs deviennent oranges et on marque un point. Il faut en toucher le maximum en quelques secondes. Selon le site – http : //www.swinefighter.com – plus de 7 millions de virus ont été virtuellement détruits.