Dépassements n Malgré ses pleurs, une adolescente de 17 ans, atteinte d'un cancer, n'a été autorisée à entrer en Israël qu'après une journée d'interrogatoire. Des malades ont «été photographiés à leur insu, détenus longtemps pour interrogatoires et harcelés de questions» en dépit de leur état. Une ONG israélienne a accusé, aujourd'hui, lundi, le Shin Beth, les services de sécurité intérieure israéliens, d'exercer des pressions sur des Palestiniens de Gaza venant se faire soigner en Israël afin de leur soutirer des informations. L'Organisation «Médecins pour les droits de l'homme» affirme dans un rapport, que «438 patients ont été soumis à des interrogatoires préalables du Shin Beth, dont dépendent la délivrance d'un permis de sortie de Gaza, entre janvier 2008 et mars 2009». Alors qu'en janvier 2008, seuls 1,4% des demandeurs de permis subissaient ces interrogatoires, ils étaient 17% en janvier 2009, selon ce rapport adressé à la commission des Nations unies contre la torture. Ces méthodes violent le droit international, affirme l'ONG, et notamment la quatrième convention de Genève, qui interdit de faire pression sur des civils pour obtenir des informations. S'appuyant sur les témoignages de 30 patients, l'ONG affirme que des malades ont «été photographiés à leur insu, détenus longtemps pour interrogatoires et harcelés de questions» en dépit de leur état. Elle mentionne qu'une adolescente de 17 ans atteinte d'un cancer, n'a été autorisée à entrer en Israël qu'après une journée d'interrogatoire, malgré ses pleurs. Elle ajoute que nombre de ceux «qui refusaient de collaborer ont été renvoyés vers Gaza». L'ONG rapporte, par ailleurs, des témoignages de patients dissuadés par la police du mouvement Hamas d'aller se soigner en Israël en raison de ces interrogatoires. Réagissant à ces accusations, le porte-parole du Premier ministre israélien, dont dépend le Shin Beth, a affirmé que «13 000 malades de Gaza se font soigner chaque année en Israël.» Et de reconnaître implicitement les faits en soulignant qu'il est du «devoir des autorités de procéder à des examens sécuritaires pour s'assurer que des personnes entrant en Israël n'en profiteront pas pour commettre des attentats, comme cela s'est produit dans le passé».