"Mythologie" Ce vaste milieu liquide était autrefois perçu comme un lieu de mystères et de croyances surnaturelles. Le large attirait et l?horizon intriguait. A la mer, sont associés nombre de croyances surréelles et de récits légendaires. Dans l?antiquité, le «désert bleu» inspirait aux hommes de multiples craintes qui allaient jusqu?à élargir leur champ de superstition. Les anciens avaient peur de s?aventurer au-delà des colonnes d?Hercule (Gibraltar) parce que «l?Atlantique, nommé mer des ténèbres par ces derniers, paraissait, à leurs yeux, plein de dangers : fantômes et diableries y habitaient.» De nombreux récits horrifiants hantaient donc l?esprit des marins et les décourageaient à percer les secrets du large. Chez les Berbères, en revanche, la mer était perçue comme un désert, une terre aride, la terre de la soif. Alors que chez les Grecs, elle était le royaume des dieux tels que Poséidon : ce titan armé de trident qui faisait régner la terreur parmi les marins. En revanche, Odin était, pour les Vikings, le protecteur du courage, il intervenait souvent dans la vie quotidienne des Scandinaves pour leur porter secours. De même, la mer était l?environnement de nombreuses créatures monstrueuses et maléfiques : dans le douzième chant de L?Odyssée d?Homère, Circé met en garde Ulysse contre l?appel et le chant irrésistible des sirènes ainsi que contre la redoutable présence de Charybde et Scylla. En outre, les textes anciens décrivent la pieuvre comme étant une créature des enfers, en lui attribuant, à cet effet, des pouvoirs néfastes et occultes : par ses tentacules gigantesques et mortels, elle attirait dans les abîmes, marins et navires. Tous les poissons de forme hideuse devenaient l?incarnation du diable. Et si la mer était la demeure des démons et des créatures maléfiques, elle n?en était pas moins le monde de quelques créatures envoyées par d?autres divinités pour aider les navigateurs dans leurs périples et les protéger des dangers qui ponctuaient leur traversée. Athéna soutenait Ulysse tout au long de son voyage en apaisant la colère vengeresse de Poséidon. D?autres divinités, Castor et Pollux étaient les protecteurs de la navigation, et leur transformation en étoiles leur facilitait cette mission tutélaire. Il y a aussi les nymphes de la mer, les cinquante néréides, filles de Nérée et de Doris, qui personnifiaient les mouvements des vagues et qui formaient le cortège de Thétis ou d?Amphitrite. Source de légendes, de croyances et de superstitions, inspirant des récits qui sont nés souvent de faits observés, puis déformés par l?imagination et transmis de génération en génération, la mer ne cesse, même aujourd?hui, malgré les mérites et les connaissances de la science, de susciter chez des gens, intrigues et curiosités, crainte et fascination. Les mystères que révèlent les flots ainsi que le large auquel l?homme répond irrésistiblement à l?appel secret donnent encore naissance à d?autres interprétations de la mer, les plus fantastiques.