Cas n La qalaâ garde jalousement son cachet de forteresse antique. Pourtant, elle a subi des dégradations, notamment pendant la période coloniale où, par deux fois, en 1871 puis en 1958, l'administration coloniale d'alors a procédé à sa dévastation en signe de représailles contre la population. La wilaya de Béjaïa a décidé avant-hier, mardi, de réhabiliter tout le patrimoine historique de la qalaâ des Ath-Abbès, forteresse dont les racines remontent au Moyen Age, à l'époque de la scission entre les dynasties hafsides et hammadides, et celui en rapport avec le soulèvement d'El-Mokrani. «Nous allons réhabiliter le patrimoine historique de cette région. Et nous accorderons, dans ce cadre, un intérêt particulier au tombeau et au mausolée du cheikh El-Hadj El-Mokrani ainsi qu'à la mosquée d'Oussanoour, construite en 1510», a annoncé le wali en marge des festivités commémoratives du 138e anniversaire de la mort du Cheikh El-Mokrani, artisan de l'Insurrection populaire de 1871, organisées dans le cadre du mois du patrimoine. La qalaâ des Ath-Abbès, prolongement de la qalâa des Béni Hammad, garde jalousement son cachet de forteresse antique. Et ce, même si elle a subi des dégradations, notamment pendant la période coloniale où, par deux fois, en 1871 puis en 1958, l'administration coloniale d'alors a procédé à sa dévastation en signe de représailles contre la population. Dans des conférences qu'ils ont animées, les professeurs Aïssani et Seddik de l'université de Béjaïa, ont longuement abordé le rôle joué par cette citadelle dans la résistance et la Guerre d'indépendance, estimant cependant que «ses secrets ne peuvent être percés qu'une fois les archives, inhérentes à cette partie de la mémoire nationale, restituées». Les conférenciers ont souligné qu'en plus des archives institutionnelles sauvegardées à Aix-en-Provence, en France, il existe un fonds documentaire considérable détenu dans des collections privées, qu'il y a lieu de rapatrier. Cela étant, les festivités ayant marqué cet anniversaire se sont caractérisées par l'organisation d'activités culturelle et sportive. Elles ont donné également lieu à des discussions directes entre la société civile et les autorités de wilaya autour des actions à entreprendre en vue de préserver et de promouvoir le patrimoine matériel et immatériel que couve encore cette région.