Avertissement n Le phénomène des allergies alimentaires qui se développe dans le monde, arrive en Algérie. Il devra être pris en charge pour éviter de graves problèmes de santé et même un danger de mort. Le président de l'Association nationale des allergologues privés (Anap), le Dr Abdenour Benyounès. a appelé, jeudi, en marge du 8e congrès de l'Anap tenu à l'Aurassi à la prévention contre tout problème alimentaire que ce soit chez l'enfant ou l'adulte. «Malheureusement le malade ne peut savoir à quoi il est allergique s'il n'a pas eu de problèmes lors de la consommation d'un aliment», a-t-il souligné «En Algérie c'est très fréquent car on reçoit des cas, mais c'est sûrement sous-diagnostiqué, a-t-il repris «alors que cela peut tuer », selon lui. Le Dr Benyounès a évoqué la nécessité de l'Accueil professionnel individualisé (API) à laquelle une conférence a été consacrée lors du 8e congrès «Les enfants allergiques à certains aliments devraient être accompagnés de certificats médicaux à leurs écoles et aussi de leur propre nourriture», a-t-il expliqué, signalant que les allergies à l'œuf et aux arachides sont les plus fréquentes. Il a appelé au contrôle rigoureux de la qualité et l'obligation pour les producteurs de mentionner tous les ingrédients qui composent l'aliment pour éviter tout accident allergique. Selon lui, l'allergie alimentaire peut aller du stade des fourmillements des lèvres jusqu'au choc, des œdèmes, étouffements, gonflement des yeux ou du visage, etc. «Le malade doit dans ces cas, consulter un médecin qui, lui aussi, doit tout faire pour détecter l'allergie à un aliment et la confirmer», a-t-il conseillé et d'ajouter : «Il est du devoir du médecin de lui donner toute la liste des médicaments qui contiennent cet aliment pour éviter une allergie médicamenteuse.» Il a cité l'exemple de l'allergie à l'œuf. «Il faut éviter de prendre les aliments à base d'œufs, le vaccin antigrippal comprend l'œuf», a-t-il expliqué. Il y a lieu de signaler que certains fruits et légumes peuvent causer des allergies aussi. En outre, M. Benyounès a évoqué un autre type d'allergie capable de tuer aussi mais pas encore bien comprise par tous : l'allergie aux venins d'abeilles et de guêpes. Il s'est félicité, par ailleurs, de la création depuis une année d'un service de prise en charge de ce type d'allergie au niveau du CHU de Beni Messous «la désensibilisation au venin d'abeilles et de guêpes est efficace à 100% et c'est la seule qui guérit à 100%». Enfin, il a parlé de l'importance d'une réelle prise en charge de toute allergie, sachant qu'il y a près de 8 millions d'allergiques en Algérie dont 2,5 millions asthmatiques et 5 millions atteints de rhinite. La prise en charge des maladies allergiques selon lui, nécessite une prévention de l'environnement du patient après identification de l'allergie, l'éducation sanitaire du malade, un traitement pharmaceutique et la désensibilisation par l'immunothérapie (vaccin) «qui est le seul traitement qui a la prétention de guérir définitivement le malade, surtout s'il est pris jeune». L'efficacité de l'immunothérapie est à 80% selon lui. Si elle ne guérit pas à fond, elle diminue nettement la consommation de médicaments et réduit la charge financière et thérapeutique. n Selon le Dr Benyounès il n'existe que 2 allergènes en Algérie pour traiter les 30% d'allergiques aux acariens et les 10% d'allergiques au pollen. Mais, l'allergie à l'olivier a tendance à s'accentuer et devient très importante selon lui . En outre, «les vaccins qui n'existent pas chez nous, sont achetés par nos malades à l'étranger à des prix très élevés. Ils doivent les prendre régulièrement durant 5 ans !».