Drame n Les talibans retranchÈs utilisent les civils comme boucliers humains pour faire face ‡ líoffensive de líarmÈe pakistanaise. Une bataille sanglante se profile ‡ Mingora, le chef-lieu de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, o? 200 000 civils sont pris au piËge entre les talibans, qui semblent chercher des boucliers humains, et l'armÈe qui assiËge la ville tout en bombardant dÈj‡ certains quartiers. Selon des habitants et le porte-parole de l'armÈe, les forces au sol n'ont pas encore lancÈ d'offensive dans cette ville que plus de 100 000 habitants ont rÈussi ‡ fuir, mais elles sont massÈes dans sa pÈriphÈrie. Les talibans ont commencÈ ‡ y creuser des tranchÈes et ont minÈ les routes d'accËs, pour ralentir les soldats, mais aussi pour empÍcher le reste de la population de s'enfuir. Il y a deux jours, des mÈdecins qui ont rÈussi ‡ fuir Mingora, ont assurÈ que l'hÙpital principal avait d? fermer faute de personnel, d'ÈlectricitÈ, d'eau et de mÈdicaments, laissant agoniser de nombreux civils blessÈs par les bombardements antÈrieurs. ´Les talibans sont l‡, lourdement armÈs, je peux les voir au coin de la rueª, affirme au tÈlÈphone un habitant qui se terre chez lui et refuse de dÈcliner son nom. ´DÈsolÈ, je ne peux plus vous parler, ils viennent en direction de ma maisonª, conclut-il prÈcipitamment. ´S'il vous plaÓt, ne m'appelez plus, ils vont dire que j'espionne et m'Ègorgerª,† supplie un autre avant de raccrocher. ´Mingora est une ville maintenant remplie de mines, de bombes artisanales au bord des routes, de tranchÈes et de talibans masquÈs et lourdement armÈsª, raconte un autre habitant qui a rÈussi, lui, ‡ se rÈfugier ‡ Peshawar. ´Nous assiÈgeons Mingora et notre stratÈgie est d'encercler les talibansª, a expliquÈ ‡ la presse le porte-parole de l'armÈe. ´Les† soldats entreront dans la ville avec une stratÈgie qui reste ‡ dÈfinirª, a-t-il ajoutÈ, reconnaissant que le couvre-feu imposÈ par l'armÈe limite les possibilitÈs pour les habitants de fuir. ´C'est la guerre totale ‡ Swat, l'administration locale est paralysÈe, les talibans sont l‡-bas depuis longtemps, ils connaissent trËs bien le terrainª, a indiquÈ un officier supÈrieur. Le chef d'Ètat-major de l'armÈe a ordonnÈ ‡ ses troupes, hier, mercredi, de ´tout faire pour provoquer le minimum de dommages collatÈraux (...), en recourant aux bombardements de prÈcisionª. Cela fait suite ‡ des tÈmoignages d'habitants qui parlent de nombreux civils tuÈs par des bombardements† de l'armÈe sans discrimination, mais aussi d'appels pressants d'organisations de dÈfense des droits de l'Homme.†´Les militaires peuvent couper les voies d'approvisionnement, les encercler et les cibler les talibans un par unª, a estimÈ un gÈnÈral ‡ la retraite. ´Des civils vont mourir. C'est inÈvitable maintenant, ils (les militaires) auraient d? Èvacuer Mingora et, ils auraient pu bombarderª, explique cet ancien militaire.