Le Conseil des gardiens de la constitution a approuvé les seules candidatures du Président Mahmoud Ahmadinejad, de Mir Hossein Moussavi, de Mehdi Karoubi et de Mohsen Rezaie pour l'élection présidentielle du 12 juin, a annoncé, ce mercredi, le ministre de l'Intérieur. Mir Hossein Moussavi, ex-Premier ministre, est un conservateur soutenu par des réformateurs. M. Karoubi est un réformateur qui a été président du Parlement. M. Rezaie, un conservateur, a été le chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime. Le Conseil des gardiens, qui a étudié les 475 candidatures potentielles, déposées jusqu'au 9 mai, n'a retenu aucune des 42 candidatures féminines, a indiqué le ministre Sadegh Mahsouli à la presse. La campagne électorale doit démarrer vendredi prochain. M. Ahmadinejad, un ultra-conservateur, bénéficie du soutien du guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei. Ce dernier s'était engagé à ne soutenir publiquement aucun candidat, mais il n'a pas fait mystère de sa préférence pour M. Ahmadinejad. Le 12 mai, exactement un mois avant le scrutin, il a dressé un portrait du candidat idéal, conforme à l'image que le président veut donner de lui-même. Le Conseil des gardiens était chargé de filtrer les candidatures alors que, selon la loi, n'importe quel Iranien peut s'inscrire comme candidat à la présidentielle. Mais ne peuvent être retenus au bout du compte que les candidats faisant partie des «personnalités religieuses et politiques», et étant «fidèles aux principes de la République islamique et adeptes de la religion officielle du pays», c'est-à-dire l'islam chiite. Les membres des minorités sunnite, chrétienne, juive et zoroastrienne, officiellement reconnues par l'Etat, ne peuvent être candidats. En 2005, le Conseil avait approuvé sept candidats, sur 1 014 postulants. Mais aucune femme. Ces 30 dernières années, le Conseil a toujours rejeté les candidatures féminines, selon une interprétation restrictive de la constitution. Cette fois, le porte-parole du Conseil, Abas Ali Kadkhodai, avait annoncé que les femmes pouvaient être candidates et que leur rejet par le passé avait été seulement motivé par l'absence, selon lui, de compétences nécessaires pour le poste. La radio-télévision d'Etat iranienne (Irib) a prévu la tenue de six débats télévisés avec les candidats, en promettant une couverture «impartiale» de la campagne. Mir Hossein Moussavi est considéré comme l'adversaire le plus sérieux de M. Ahmadinejad. Se définissant comme un «réformateur attaché aux principes de la révolution», il bénéficie du soutien de l'ancien président réformateur Mohammad Khatami.