Encore peu connue, il y a un demi-siècle, l'acupuncture est aujourd'hui une discipline médicale très répandue. L'utilisation des aiguilles, qu'on plante à certains endroits du corps, est la caractéristique essentielle de cette technique dont le nom est composé de deux mots latins : acus (aiguille) et pungere (piquer). La pratique de l'acupuncture semble très ancienne. En 1991, on a découvert, dans une région montagneuse entre l'Autriche et l'Italie, le corps congelé d'un homme, que les archéologues ont baptisé Ötzi. Cet homme, qui aurait vécu, il y a 5 300 ans avant J.-C., porte sur le corps des tatouages et certains points semblent correspondre à des points de l'acupuncture chinoise. La plus ancienne mention de l'acupuncture est celle qui figure dans l'ayurveda, la médecine traditionnelle indienne, qui est l'une des premières médecines rationnelles : elle fonde, en effet, ses diagnostics et ses indications thérapeutiques sur l'observation et des connaissances anatomiques. Elle s'efforce de se représenter l'enchaînement des processus vitaux, leurs perturbations par la maladie et leur rétablissement par des thérapeutiques adaptées, dont l'acupuncture. En Egypte aussi, le fameux papyrus Ebers (XVe siècle avant J.-C.) fait allusion à l'acupuncture, pour soigner un certain nombre de maladies. En Chine aussi, la pratique très ancienne : des vestiges d'instruments en pierre taillée semblent avoir été utilisés à des fins médicales. On a aussi employé, pour soigner les douleurs, des aiguilles d'os et de bambous, que l'on a retrouvés dans différents sites.