Le toucher qui guérit est, comme nous l'avons vu, l'un des effets de la suggestion. Mais on y a vu aussi un effet d'une sorte de fluide, une puissance de la nature que l'on peut capter et que l'on peut utiliser à des fins thérapeutiques. L'existence d'un fluide, qu'on n'appelait pas encore magnétique, est connue depuis les temps anciens, mais il a fallu l'invention de l'écriture et les premiers textes pour en avoir confirmation. L'une des premières mentions écrites du magnétisme curatif remonte à près de 2000 ans avant J.-C. Il s'agit d'un papyrus égyptien datant du règne du Pharaon Aménophis Ier et découvert, en 1873 par l'égyptologue anglais, Ebers (d'où le nom de papyrus Ebers). On y lit notamment cette phrase : «Pose tes mains sur la douleur et dis fortement : que la douleur s'en aille !» C'est une allusion très claire à l'imposition des mains. On sait, d'après la Bible, que les Hébreux inspirés guérissaient de cette façon les malades. Ils ont dû importer cette méthode d'Egypte, où ils sont longtemps restés en captivité et y ont appris cette technique. Les Evangiles prêtent également à Jésus-Christ le pouvoir de guérison par imposition des mains. Les médecins chinois recouraient à cette énergie, en imposant les mains sur les malades, l'acupuncture, dans laquelle ils étaient passés maîtres visait justement à repérer, dans les méridiens, l'énergie qui anime le corps (voire nos précédents articles). N'oublions pas non plus que les Chinois ont été les premiers à construire les premières boussoles, en utilisant des aiguilles aimantées.