Au moins 23 personnes ont été tuées et 250 autres blessées, ce mercredi matin, dans un attentat suicide qui a détruit un immeuble de la police à Lahore, dans l'est du Pakistan, alors que l'offensive de l'armée contre les talibans liés à Al-Qaîda bat son plein dans le Nord-Ouest. Cette attaque porte à environ 1 900 le nombre de morts en deux ans dans la vague d'attentats qui ensanglante le Pakistan, depuis que les talibans pakistanais, et Oussama Ben Laden lui-même, ont déclaré le «jihad», la guerre sainte, à Islamabad pour son soutien à la lutte antiterroriste menée par les Etats-Unis. Les combattants islamistes avaient promis de se venger «partout dans le pays» depuis le lancement, sous la pression de Washington, d'une vaste offensive de l'armée, il y a un mois, dans la vallée de Swat et ses environs, dans le Nord-Ouest, tombée aux mains des talibans depuis deux ans. A Lahore, le kamikaze n'a apparemment pas réussi à forcer un barrage pour faire entrer sa voiture bourrée d'explosifs dans l'enceinte du complexe abritant notamment le bâtiment de police-secours, directement touché par l'attaque, selon le chef de l'administration de la municipalité de Lahore, la grande ville de l'Est.Ce complexe comprend aussi un important commissariat et les locaux du principal service de renseignements militaires du pays, les très puissants ISI (Inter-Services Intelligence). Le véhicule a explosé alors que le kamikaze était encore sur la route. L'immeuble de police-secours a été réduit en un amas de pierres, et les bâtiments adjacents, dont le commissariat et celui de l'ISI, ont été fortement endommagés. Cette attaque est la troisième des islamistes en moins de trois mois à Lahore.