Un papyrus décrit ainsi les règles de l'incubation dans l'Egypte ancienne : «Tu te rends dans une pièce sombre et propre dont la façade s'ouvre au Sud, et tu la purifies avec de l'eau additionnée de natron. Puis, tu prends une lampe blanche, neuve, dans laquelle n'entrent ni terre rouge ni eau de gomme et tu y introduis une mèche propre et tu l'emplis de vraie huile, après avoir, au préalable, écrit un nom et des figures sur la mèche, avec une encre additionnée de myrrhe. Et tu poses cette lampe sur une brique neuve, devant toi, après avoir saupoudré le sol de sable ; et tu prononces ces formules au-dessus de la lampe, en les répétant sept fois. Tu répands l'encens devant la lampe et tu regardes la lampe, tu t'étends sur une natte de roseau, sans adresser la parole à qui que ce soit. Alors, le dieu te répond en rêve». En Egypte, comme dans tout l'Orient ancien, l'incubation avait surtout des buts thérapeutiques. On la pratiquait pour soigner des maladies : la divinité qui apparaissait en rêve disait si le malade allait guérir ou pas, en cas de guérison, il recevait la liste des médicaments à prendre. Les sanctuaires les plus connus pour l'incubation sont ceux de Imhotep qui avait la réputation d'être un dieu guérisseur. Les sanatoriums rattachés à son culte, étaient assaillis par des centaines de malades à la recherche de remèdes que l'on jugeait efficaces.