Critique n Le droit de l'enfant chez nous n'est ni «structuré» ni «organisé», ceci en raison de l'absence d'une politique globale susceptible de prendre en charge la problématique de l'enfance en Algérie. C'est le constat fait, hier, par Me Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) au siège de la ligue. Les droits des enfants sont occultés dans notre pays, a-t-il ajouté, estimant qu'il faut commencer par le droit à la vie, celui de l'éducation, de la scolarité, de la santé et de la sécurité. Ce sont ces droits fondamentaux qui garantissent les meilleures conditions d'épanouissement aux enfants, leur permettant, par conséquent, de participer à l'édification de la société du futur, a-t-il soutenu. Or, la réalité est toute autre, déplore Me Zehouane qui relève le manque de statistiques fiables et l'absence de transparence au niveau des structures concernées ayant à charge la question de l'enfance, la charge et la mission de créer un nouveau climat pour une meilleure prise en charge de cette catégorie de population vulnérable. «C'est scandaleux de voir, encore de nos jours, des enfants marginalisés dans la rue, victimes de malnutrition, livrés à eux-mêmes. Quel est le devenir de ces jeunes analphabètes complètement désarmés face aux défis de la mondialisation ? Ou ceux qui finissent par être des petits mendiants, exploités sauvagement par des individus sans scrupules, sans oublier tous ceux qui le sont dans le bâtiment ou dans les champs sans égards à leur fragilité et à leur sensibilité, ou encore ceux qui tombent dans les filets de la prostitution, de la drogue et, en fin de parcours, dans la criminalité», tonnera-t-il. Le conférencier n'a pas omis de soulever le problème de la maltraitance à l'égard des enfants, laquelle, selon lui, est derrière tous les maux sociaux qui rongent la société ces dernières années, à savoir la harga, le terrorisme, la drogue et le suicide. La question de l'enfance ne peut être traitée que dans un cadre global qui est celui des droits de l'homme, a martelé, Me Zehouane. Comme solution, il plaide pour la création d'un ministère de l'Enfance pour une prise en charge effective de cette importante frange de la population qui est la génération de demain. De son côté Nourredine Belmouhoub, membre de la ligue, a dénoncé l'article 09-02 du 08 mai 2002 relatif à la protection des personnes handicapées. Relevant au passage la subtilité du terme «aide sociale» alors qu'il s'agit bel et bien d'un droit. Il dénoncera, en outre, le fait que pour percevoir 4 000 DA il faut être invalide à 100%, n'exercer aucune profession et être âgé de pas moins de 18 ans. Ce qui, à son sens, pénalise tous les enfants handicapés. Abondant dans le même sens, la représentante de l'association El-Amel dira que l'enfant handicapé doit être pris en charge totalement par l'Etat, à partir de la date de son handicap.