Négociations n Les démocrates du Congrès américain et la Maison-Blanche tentent de trouver un compromis sur un éventuel transfert aux Etats-Unis de détenus de la prison de Guantanamo. «Les discussions ont lieu en ce moment à un niveau élevé entre le Congrès et la Maison-Blanche», a indiqué une source proche des démocrates. Ces discussions entre la Maison-Blanche et des sénateurs et représentants démocrates pourraient mener à une annonce la semaine prochaine. Depuis plusieurs semaines, les républicains et une partie des démocrates du Congrès dénoncent l'absence de plan de la part de l'administration pour la fermeture du camp de Guantanamo, annoncée par le Président Barack Obama peu après sa prise de fonction en janvier. La Chambre des représentants et le Sénat avaient adopté en mai un budget 2009 supplémentaire essentiellement destiné à financer les guerres en Irak et en Afghanistan qui, contrairement à ce qu'avait demandé l'administration, ne contenait pas 80 millions de dollars pour la fermeture de Guantanamo. Les parlementaires, y compris les responsables de la majorité, ont conditionné le vote de fonds à la présentation par l'administration d'un plan précis pour la fermeture de la prison et le transfert des détenus. Jeudi, le numéro deux de la majorité démocrate, Richard Durbin, sénateur de l'Illinois, proche de Barack Obama, a, une nouvelle fois, tenté de désamorcer les arguments des opposants à la fermeture du centre de détention. «Lorsque les sénateurs laissent entendre que ces détenus ne peuvent même pas être amenés sur le sol américain pour y être jugés ... car ce n'est pas sûr pour l'Amérique, cela défie la logique», a-t-il déclaré. «L'idée que nous devons maintenir Guantanamo car il n'y pas de prison aux Etats-Unis où ils peuvent être maintenus est tout simplement fausse», a-t-il ajouté en précisant que des terroristes étaient déjà détenus aux Etats-Unis. Parallèlement, l'administration se tourne vers l'Union européenne pour y trouver une partie de la solution au problème du sort des détenus. Jeudi, les pays européens se sont mis d'accord sur les conditions d'accueil dans l'UE d'ex-détenus de Guantanamo, afin d'aider Barack Obama à tourner la page de l'ère Bush. En revanche, le Canada a refusé à deux reprises d'accueillir des détenus de la prison située sur l'île de Cuba comme le lui avait demandé Washington. Dans un grand discours le 21 mai, le Président Obama avait affirmé sa détermination à fermer le camp de Guantanamo et défendu l'idée de transférer certains détenus dans des prisons américaines, malgré la vive controverse que suscite cette perspective. «Nous n'allons relâcher personne à l'intérieur des Etats-Unis qui puisse mettre en danger les Américains», avait-il assuré tout en défendant l'idée de recourir à des prisons de haute sécurité.