Alors que des journaux américains ont indiqué que de hauts responsables américains discutaient de la possible fermeture de la prison militaire controversée de Guantanamo, à Cuba, Washington a démenti qu'une décision à ce sujet soit imminente. La porte-parole de la Maison-Blanche a fermement affirmé qu'aucune réunion officielle ne devait se tenir sur cette question. “Aucune décision sur l'avenir de Guantanamo n'est imminente, et il n'y aura pas de réunion à la Maison-Blanche”, a-t-elle annoncé hier. Tout en reconnaissant que, certes, le président George Bush “a depuis longtemps fait connaître son intention de fermer le centre de détention de Guantanamo et de le faire d'une manière responsable”, elle réduira néanmoins les chances de voir cette éventualité se concrétiser en ajoutant qu'“avant que cela puisse se produire, toute une série de pas doivent être franchis, tels que la mise en place de commissions militaires et le rapatriement dans leurs pays d'origine de détenus autorisés à partir”. Le Washington Post n'en cite pas moins de “nombreux officiels” proches du dossier selon lesquels de hauts responsables de l'administration Bush discutent de la possible fermeture du camp. D'autres médias ont publié des informations analogues. Le nombre de prisonniers à Guantanamo est désormais d'environ 375, selon le Pentagone. Le centre de détention a été ouvert en janvier 2002 pour y détenir des individus soupçonnés par les Etats-Unis de liens avec al-Qaïda ou les talibans. La Présidence, consciente que le statut légal incertain de cette prison est préjudiciable à l'image des Etats-Unis dans le domaine des droits de l'Homme, a du mal à trouver une solution de rechange pour continuer à détenir ces combattants ennemis présumés, écrit le Washington Post. Les Etats-Unis ont été durement critiqués à propos du centre de Guantanamo, créé dans une base militaire occupant une enclave sur la pointe sud de l'île de Cuba. Des prisonniers y sont détenus depuis des années sans jugement, dans un vide juridique et certains ont affirmé avoir subi de mauvais traitements. Plus de 400 détenus de Guantanamo ont été transférés vers leur pays d'origine depuis 2002, soit pour être libérés soit pour continuer à y purger leur peine de prison, tandis qu'environ 80 attendent encore leur transfèrement. Entre 60 et 80 autres détenus doivent être traduits devant un tribunal d'exception. Rien n'a été défini pour plus de 200 autres que le gouvernement américain ne prévoit pour l'instant ni d'inculper ni de libérer. Quatre suicides, présumés ou avérés, ont été enregistrés à Guantanamo où plusieurs détenus ont observé dans le passé des grèves de la faim avant d'être nourris de force. K. A./Agences