Définition n Cette affection chronique du système nerveux central pouvant toucher jusqu'à 1% de la population, se caractérise par la survenue spontanée et répétée de crises. C'est ce qu'a souligné, jeudi, le Dr Otmane Chaouche, chef de service de neurologie au CHU de Ben Aknoun, précisant que cela représente environ 340 000 personnes atteintes d'épilepsie en Algérie. Intervenant sur le thème «Bases physiopathologiques du traitement médical de l'épilepsie» au Congrès national de psychiatrie sociale organisé mercredi et jeudi à l'hôtel El-Aurassi, le Dr Chaouche a expliqué que l‘épilepsie est une pathologie aussi fréquente que la migraine, dont les conséquences sociales peuvent être médicales. Il a précisé que 30% des épileptiques peuvent devenir des pharma-résistants, c'est-à-dire ne répondant à aucun médicament. Cependant, cette maladie n'occupe pas le devant de la scène médiatique, car elle fait peur et suscite plus souvent le rejet de l'empathie. L'individu présentant des crises d'épilepsie sera victime d'exclusion, de discrimination et vivra constamment dans l'angoisse et l'incertitude, cela concerne particulièrement l'enfant épileptique. Par ailleurs, une étude américaine réalisée en 2007 sur un nombre important de 43 000 sujets a montré l'augmentation des risques suicidaires chez les personnes atteintes de cette maladie dus au non-respect des règles strictes de prescription, indépendamment des autres facteurs environnementaux et certaines contraintes sociales. Dans sa communication sur «L'antiépileptique, intentions et passage à l'acte suicidaire», le Dr Helali, professeur en pharmacologie à l'institut Pasteur, a essayé d'attirer l'attention des psychiatres et des spécialistes présents à ce congrès sur le danger de la non-conformité des médicaments chez un épileptique. Il a expliqué que le risque des tentatives de suicide est réel à telle enseigne qu'il faut renforcer les mesures d'une éducation sanitaire. Il a énuméré certaines recommandations à l'instar de suivre le patient lors de la prescription des médicaments ainsi que l'obligation pour les patients, leurs familles, le personnel soignant d'accroître leur vigilance afin de notifier au médecin traitant tout changement du comportement. Comme il est nécessaire de surveiller attentivement, jour après jour, tout changement d'humeur ou de comportement ou de gestes du malade. Par ailleurs, le Dr Akila Mesouci, psychiatre à l'EHS Drid-Hocine a relevé, en marge de cette rencontre, le problème de certains jeunes garçons et filles qui font de grosses crises invalidantes et spectaculaires, ce qui entraîne, selon elle, une gêne à leur adaptation socioprofessionnelle. Or, dira-t-elle, un bon traitement et suivi, précisément une prise en charge médicamenteuse et psycho-éducative intégrante, permet de réduire la fréquence de crises.