C'est à la salle El Mouggar que se tient le colloque programmé en marge du 6e Festival national du théâtre professionnel, en présence d'un public composé essentiellement d'étudiants en arts dramatiques, de journalistes et d'hommes du théâtre. Longuement vu d'un mauvais œil, la critique théâtrale, qui est un «art» en perdition en Algérie, a été le sujet central de cette rencontre dont le thème est «La critique théâtrale contemporaine : problématiques, pratiques et défis». Présidé par Abdelkader Henni, le colloque a été ouvert samedi dernier. Dans son allocution d'ouverture, M. Henni a d'emblée souligné la nécessité de l'existence d'une critique théâtrale professionnelle sur laquelle pourront s'appuyer les auteurs, les metteurs en scène, les comédiens et les scénographes pour pouvoir s'améliorer et bonifier leurs productions et leur travail. Dans le premier chapitre, les conférenciers aborderont «La relation entre la critique et la théorisation dans le théâtre arabe». Dans sa communication, Azzeddine Djelaoudji de l'université de Sétif s'intéressera à la critique théâtrale en Algérie. Qualifiant la situation de catastrophique, le conférencier dira que l'Algérie compte peu de textes dramaturgiques, ce qui engendre sans doute la stagnation des critiques algériens. Il affirmera également que la critique théâtrale a fait une apparition tardive dans notre pays, ce qui est sans doute la raison de son absence actuellement. Pour soutenir son propos, M. Djelaoudji prendra pour exemple l'expérience de Tahar Ouettar dans le théâtre, tout en regrettant que le défunt auteur se soit tourné après vers la poésie en délaissant le 4e art. Pour sa part, le journaliste soudanais installé à Shajah, Aïssan Abou el Kacem, a présenté une lecture autour de la situation de la critique dans le monde arabe, sans manquer d'aborder la situation dans son pays natal. Présentant une étude comparative avec le théâtre arabe des années 1970 et le théâtre contemporain, le conférencier a fait savoir que la critique arabe tend de nos jours à formuler de nouvelles approches plus actuelles et en accord avec les nouveaux courants de théâtre. M. Aïssan a néanmoins souligné l'incapacité des critiques arabes de se libérer de l'ancienne école de critique. S'agissant de la situation du théâtre au Soudan, le conférencier, qui est un fin observateur de l'action culturelle soudanaise, a estimé que le théâtre peine à se relever au Soudan à cause de l'instabilité politique qui caractérise ce pays. Par ailleurs, on ne peut traiter la question de la critique contemporaine sans évoquer la critique journalistique. Cette dernière a fait l'objet d'une table ronde animée par nombre de journalistes spécialisés dans le 4e art, dont le doyen de la critique journalistique en Algérie, Kamel Bendimered, et ses deux «protégés», à savoir Bouziane Ben Achour et Nadjib Stambouli.