Seuls les électeurs établis en France voteront à partir de mardi prochain, en raison des élections présidentielles françaises dont le second tour est prévu aujourd'hui. Au nombre de 990 470 les électeurs établis à l'étranger sont appelés à voter dans 114 postes répartis à travers le monde, pour pourvoir les huit sièges qui leurs sont réservés à l'Assemblée populaire nationale (APN). Cependant, environ 4 000 électeurs vivant à Gao au Nord du Mali, Sebha en Libye et Agadez au Nord du Niger, ne pourront pas participer à ce rendez-vous électoral à cause de la dégradation de la situation sécuritaire dans ces régions. Les électeurs établis au Canada, eux, pourront voter à l'ambassade d'Algérie à Ottawa et au consulat général d'Algérie à Montréal. A préciser, par ailleurs, que pour ce scrutin, un nouveau découpage électoral a institué quatre zones géographiques, au lieu des six précédentes, dont deux sont en France: la zone I (Paris) et la zone II (Marseille), du fait que 80% des électeurs recensés sont établis dans ce pays. En Algérie, la campagne électorale prendra fin aujourd'hui à minuit. A la veille de la clôture de cette course effrénée à la députation, tous les partis en lice n'ont pas manqué, encore une fois, de souligner l'opportunité que représentent les élections législatives pour consacrer la transition démocratique en Algérie, et préserver le pays de toute tentative d'ingérence étrangère. Ainsi, Moussa Touati, le président du Front national Algérien a estimé, de Ghardaïa où il se trouvait hier que les citoyens doivent s'exprimer par les urnes pour «imposer le changement et restituer au peuple son pouvoir usurpé». Mohamed Chérif Taleb, le président du Pnsd a plaidé quant à lui pour une politique économique basée sur la rationalité. S'exprimant devant une assistance de Bordj Bou Arréridj, M. Taleb a assuré que la stratégie économique prônée par son parti vise à améliorer «le niveau de vie» des citoyens et à prémunir l'économie nationale des «retombées négatives» de l'économie de bazar. Le coordinateur général du Parti des jeunes (PJ), Hamana Boucherma, a déclaré d'El Tarf, que le vote de la «majorité silencieuse» provoquera le changement le 10 mai prochain. Le PJ prône une «rupture réelle» avec des pratiques politiques «obsolètes». Le Front El Moustakbal veut gagner «les cœurs et les consciences» des Algériens et non pas leurs voix, a déclaré hier son président Belaïd Abdelaziz à Tlemcen. A Oran, le président du Parti national algérien (PNA), M. Youcef Hamidi, a appelé les citoyens à participer à un changement pacifique lors du scrutin du 10 mai prochain. M. Bensalem, le président du Parti du renouveau algérien (PRA) qui s'est rendu à Médéa hier, a estimé, pour sa part, «excessives» et «exagérées» les craintes d'une abstention, associant l'emballement médiatique fait autour de cette question à «une pure agitation qui contredit la réalité sur le terrain». M. Bensalem semble ignorer que la réalité du terrain n'est pas le fruit de l'imagination des journalistes. La réalité est que la campagne électorale qui prend fin au bout de trois semaines n'a pas suscité l'engouement espéré. Terne et sans relief, la campagne électorale n'a enregistré une réelle guéguerre qu'au niveau de l'affichage anarchique qui a participé à la lassitude des citoyens. Ces derniers, face à cette campagne peu concluante, focalisent leur intérêt sur leurs préoccupations quotidiennes. Tout au long de la campagne, par peur du boycott, les candidats ont plaidé pour une participation massive à ce rendez-vous mais leurs discours ont-ils eu un écho ? Rendez-vous pris pour le 10 mai prochain. H. Y.