Le groupe public pharmaceutique Saidal enchaîne les accords de partenariat. Il a signé, hier, à Alger, un accord avec la société koweitienne North Africa Holding manufacturing - FNI (SNM) pour la création d'une société mixte spécialisée dans la fabrication de médicaments anticancéreux, à la nouvelle ville de Sidi Abdallah, à l'ouest d'Alger. La cérémonie de signature de l'accord s'est déroulée en présence du Président-directeur général du groupe Saidal, Boumediene Darkaoui, du directeur général du Fonds national de l'investissement, Hassan Haddad et du directeur exécutif de North Africa Holding manufacturing - FNI (SNM), Imad Al-Salah. «Le projet dont le coût est estimé à 25 millions d'euros, sera détenu, à hauteur de 49%, par chaque partie alors que le reste (2%) sera détenu par le Fonds national de l'investissement», indique t-on. «Le projet devrait voir le jour dans un délai de 18 à 24 mois et devrait insuffler une nouvelle dynamique à l'industrie pharmaceutique nationale, notamment pour les médicaments anticancéreux qui restent totalement dépendants de l'importation», a affirmé le P-dg de Saidal. Dix-sept (17) types de médicaments anticancéreux, seront fabriqués localement par Saidal, selon M. Derkaoui, qui n'a pas donné des précisons sur les catégories des médicaments en question. Pour le directeur exécutif de la société koweitienne, «ce projet devrait renforcer la coopération entre les deux pays qui touche plusieurs secteurs et vise à consolider leurs relations bilatérales». Il est bon de préciser que la cérémonie de signature de l'accord a eu lieu en présence du ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Chérif Rahmani, du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelaziz Ziari et du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, M. Abdelmadjid Sidi Saïd. L'Algérie, enregistre chaque année 45 000 nouveaux cas de cancer, toutes formes confondues. La situation des malades cancéreux est dramatique. La pénurie de médicaments et de traitements entraîne le décès de nombre d'entre eux. La plupart attendent leur traitement pendant des mois après le diagnostic, et meurent avant même le début du traitement, ne cessent de déplorer les associations d'aide aux malades atteints de cancer. La facture d'importation d'anticancéreux atteindra 20 milliards de dinars en 2012, dont la moitié représente des médicaments de la biotechnologie. Selon les Douanes algériennes, globalement la facture de l'Algérie en produits pharmaceutiques poursuit sa courbe ascendante. La tendance haussière a été maintenue durant les sept premiers mois de 2012 pour atteindre 1,35 milliard de dollars, contre 1,04 milliard de dollars, à la même période de 2011, en hausse de 29,41%. Dans le but de réduire la facture faramineuse des importations de médicaments, le gouvernement a consacré, en 2011, 17 milliards de dinars au groupe Saidal, pour doubler sa production dans les cinq prochaines années. L'objectif est de diminuer progressivement les importations pour arriver, en 2014, à une production nationale des opérateurs publics et privés couvrant 70% des besoins, contre seulement 37% actuellement.