La pièce de théâtre Errafaâ a été présentée lundi dernier au Théâtre national algérien (TNA), en ouverture des 6e Journées du théâtre du Sud prévues du 23 au 30 septembre. Produite par l'Association culturelle des arts dramatiques «Le cri de la scène» de la ville de Tamanrasset, la pièce s'est distinguée par la mise en valeur sur le ton de l'absurde «de la détermination indiscutable, fortement ressentie par tous, de combattre l'ennemi colonial pour l'indépendance de l'Algérie», souligne l'APS. Mis en scène par Azzouz Abdelkader, sur un texte de Larbi Boulbina, le pectacle, d'une durée d'un peu plus d'une heure, se caractérise par la force du propos qui a imposé une conception dans le registre épique avec un décor à la valeur sémantique hautement symbolique. La pièce a été portée par la talentueuse interprétation de douze comédiens et comédiennes dont la brillante Wahiba Baâli, Prix du meilleur second rôle féminin, dans «Nejma», de Kateb Yacine, mise en scène par Ahmed Benaïssa, à l'édition 2012. «Errafaâ», toponyme d'une région des Aurès dans la réalité, est symbole de tout autre lieu en Algérie où auraient pu se dérouler les mêmes évènements qui proposent de refaire l'histoire de l'Algérie en guerre en inversant sa temporalité de manière à prendre pour point de départ le présent et évoluer dans un retour vers le passé. La pièce explore l'état d'esprit de la jeunesse actuelle, avec tous ses roblèmes existentiels, devant l'appel solennel de la patrie au combat libérateur. En d'autres termes la trame de la pièce pose clairement la problématique de savoir si on aurait fait, malgré tous les problèmes socio-économiques actuels, comme ont fait nos aïeux en cas de péril de la nation. Pour ce faire, la «constitution d'un dossier» pour postuler au combat pour l'indépendance de l'Algérie est posée comme préalable à un jeu qui ne saura établir ses propres critères car il est question d'un impératif catégorique dicté par la raison sans en donner les raisons. Cette nouvelle production aspire à «mettre en valeur, de manière absurde, l'amour de la patrie et l'esprit de fierté et de révolte puisés du conscient collectif de l'Algérie» a expliqué le metteur en scène, Azzouz Abdelkader. Evoluant dans une double temporalité, la trame dont les conflits sont d'ordre intellectuel, s'est prêtée à un jeu scénique sensibilisant les présents à la fibre patriotisme du public. Les 6es Journées du théâtre du Sud, parrainé à titre honorifique par le metteur en scène et comédien Ahmed Benaïssa se poursuivront jusqu'au 30 septembre prochain avec la participation d'une dizaine de troupes du sud algérien ainsi que la tenue de masters class dans les techniques de scène.