Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a décidé d'inscrire la réalisation de 5 CHU dans les grandes villes du nord que sont Annaba, Constantine, Tizi Ouzou, Tlemcen et Alger ainsi que 3 autres CHU dans le Sud, à Laghouat, Ouargla et Béchar. Ces infrastructures hospitalières seront dotées de 500 à 700 lits et de tous les équipements. Le début des travaux de construction des CHU d'Alger et de Constantine est prévu pour la fin de l'année 2013, a indiqué le directeur général du service de santé au ministère, le Pr El Arbi Abid, dans un entretien, lundi dernier, sur les ondes de la Radio nationale. «Ce qui nous manque, aujourd'hui, c'est les CHU dans les grandes villes. Les terrains réservés pour la construction des CHU d'Alger et de Constantine ont, déjà, été repérés. Une première enveloppe, estimée à 15 milliards de dinars, sera consacrée pour l'édification de ces deux hôpitaux», annonce-t-il. D'autre part, de nouvelles technologies doivent être intégrées pour améliorer les soins apportés aux malades. «On mettra toutes les techniques innovantes dans les nouveaux CHU pour qu'on soit à la hauteur de ce qui se fait dans le reste du monde», promet-il. Concernant la situation du secteur, des missions d'inspection ont été mises en place par le ministère de la Santé dans 14 wilayas du pays. Le choix s'est porté sur les wilayas ayant un programme d'investissements comportant un projet de réalisation d'un centre anti-cancer. Les objectifs attendus de ces inspections sont l'évaluation de la garde au niveau des établissements hospitaliers et des urgences médico-chirurgicales (UMC), l'hygiène des établissements de santé ainsi que l'état d'avancement des travaux de réalisation des centres anti-cancer. Toutefois, il y a d'autres carences et faiblesses qui minent le secteur de la santé en Algérie. Pour y remédier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a annoncé, lundi dernier, lors d'une visite inopinée effectuée au niveau de l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Ben Aknoun, un plan d'action immédiat pour redresser le secteur de la santé. Pour joindre le geste à la parole, le ministre désignera la compagnie américaine Général Electric (GE) comme partenaire «stratégique» pour l'amélioration des services de santé en Algérie, a indiqué un communiqué du ministère. Dans son intervention liminaire, M. Boudiaf a parlé des priorités inscrites pour améliorer les services de santé et œuvrer au redressement durable du secteur, notamment en matière d'urgences médico-chirurgicales, de prise en charge du cancer, d'amélioration des conditions de prise en charge en gynécologie-obstétrique et de formation. Le ministre a également insisté sur l'obligation d'initier un «changement rapide et positif» des soins offerts aux usagers, notamment en matière d'urgences médicales et chirurgicales (UMC). Le P-dg de GE, Jeffrey R. Immeli, a, pour sa part, affiché la disponibilité de son entreprise à accompagner le ministère de la Santé dans différents domaines. La firme américaine est disposée à offrir un accompagnement particulièrement dans l'amélioration et la réorganisation du management des services d'urgences médicales et chirurgicales au regard de «la grande expertise dont dispose cette compagnie en la matière», a souligné le communiqué. Un groupe d'experts de GE mène actuellement une opération d'audit concernant le fonctionnement des urgences médico-chirurgicales en Algérie, a indiqué M. Jeffrey. Dans ce cadre, les deux parties ont convenu, selon le ministère, que GE mène, à ses frais, une opération pilote de mise à niveau et de réorganisation du management sur la base des normes internationales d'un service d'UMC au niveau d'un établissement. Le directeur général du service de santé au ministère dira que Mustapha-Bacha sera l'hôpital pilote pour cette opération. Dans le cas où celle-ci a un impact positif, elle sera généralisée à l'ensemble des hôpitaux du nord d'Alger affirme le Pr Abid. «Les services des urgences sont la vitrine de nos hôpitaux, ils doivent de ce fait fonctionner convenablement», affirme-t-il. S'agissant des régions du Sud, le responsable estime que c'est un problème différent. Aussi, les mesures qui seront prises seront totalement différentes. Ainsi, pour les évacuations d'urgences, le ministère de la Santé espère collaborer avec le ministère de la Défense nationale afin d'envisager les déplacements par voie aérienne dans les endroits isolés du Sud. Quant à l'hygiène hospitalière, le responsable reconnaît qu'elle laisse à désirer à tous les niveaux, que ce soit dans l'hébergement, la restauration ou les prestations. Pour remédier à ce déficit, il est envisagé l'installation d'un comité de lutte contre les maladies transmissibles et un comité d'hygiène. «Le ministre et moi-même pensons à établir des petites sociétés privées assurant l'activité du nettoyage, du jardinage, d'assainissement... afin que le gestionnaire de l'établissement et les médecins ne se consacrent qu'aux soins», suggère-t-il. S'agissant de la radiothérapie nécessaire au traitement des malades de cancer, outre les six régions dotées de centres anti-cancer, 15 autres ont été récemment individualisés. «Nous connaissons l'incidence du cancer dans notre pays. Pour que les cancéreux aient recours à la radiothérapie plus facilement, des centres anti-cancer sont en cours de construction dans 15 régions du pays», annonce le Pr Abid. Les centres anti-cancer de Batna et de Sétif sont achevés, mais ne sont pas encore équipés d'accélérateurs. Dans les autres régions, ces centres seront opérationnels en 2014 ou 2015. En outre, des conventions seront établies entre les centres anti-cancer publics et privés ainsi que les centres militaires, ce qui permettra de prendre en charge un bon nombre de patients. «Grâce à la convention avec le ministère du Travail, les cancéreux peuvent se soigner dans les centres anti-cancer privés et seront remboursés», atteste-t-il. Interrogé sur la qualité et le niveau de formation des médecins algériens, le professeur Abid estimera que la formation des médecins algériens est de qualité, même s'il existe une carence en effectifs dans certaines spécialités telles que la radiologie. R. A