L'esplanade Abdelkader Alloula située devant le Théâtre national algérien (TNA) s'est révélée trop exiguë pour contenir les centaines d'artistes et aussi de simples citoyens venus au rassemblement initié par le TNA et l'Office national de la culture et la communication (ONCI) pour soutenir le peuple de Ghaza. D'une seule voix, les artistes algériens ont lancé un appel pour «soutenir la résistance palestinienne, dénoncer la guerre exterminatrice perpétrée par Israël contre le peuple palestinien et dénoncer la complicité de l'ONU, des puissance occidentales et de leurs alliés, les sionistes» Etaient présents au rassemblement la ministre de la Culture, Khalida Toumi, l'ambassadeur de Palestine, Mohamed Hourani, le directeur du TNA, M'hamed Ben Guettaf, le directeur de l'ONCI, Lakhdar Ben Torki, et le directeur de l'Orchestre symphonique algérien, Abdelkader Bouazara. Il y avait aussi des chanteurs, dont Khaled, des poètes populaires à l'instar d'El Manaii de Oued souf, des comédiens tels que Sid Ali Kouiret, les directeur de théâtres régionaux, tels que Hamida Aït El Hadj et des centaines d'autres représentants de la culture venus des quatre coins du pays pour répondre à l'appel.Le commissaire du Festival du théâtre amateur de Mostaganem, Djamel Bensaber, a déclaré que «les artistes sont partie prenante de la lutte pour les libertés. Car l'art est liberté. Il est de notre devoir de venir clamer notre révolte sur ce qui se passe à Ghaza. Et de dire non haut et fort à l'agression israélienne, non au massacre d'enfants et des innocents et non au massacre de ceux qui se battent pour leur liberté». Brahim Noual, directeur de l'Ismas, a pour sa part estimé qu'«il ne faudrait pas que cette initiative se réduise à une rencontre éphémère mais que cela devienne un forum où les artistes puissent prendre position. Cela à travers des œuvres qui puissent donner force et écho à la résistance du peuple palestinien. Cette année, le TNA va produire trois pièces théâtrales pour l'apologie de la lutte palestinienne. L'artiste n'est pas seulement un fantaisiste. C'est un citoyen à principes qui a sa place politique. A travers l'histoire de la lutte des peuples, les artistes ont toujours pris position et ont contribué grandement à l'éveil des consciences». Hakim Taousar, directeur de l'Office national des droits d'auteur (ONDA) a, quant à lui, souligné : «C'est notre devoir de nous insurger contre les massacres qui sont commis à Ghaza. Concrètement, l'ONDA va soutenir les victimes de ces massacres par des dons financiers. Nous allons également aider à la diffusion sur une grande échelle des œuvres artistiques qui pourront apporter un soutien moral et matériel aux habitants de Ghaza.» A la fin du rassemblement, les artistes et les employés des différentes instituions culturelles ont annoncé qu'afin de concrétiser leur solidarité comme première action, ils faisaient don d'une journée de leur salaire pour les habitants de Ghaza. Dans l'après-midi, une édition spéciale de la rencontre littéraire hebdomadaire du TNA «Echos de plume» a été dédiée à l'actualité brûlante que vit et subit le peuple de Ghaza. Plusieurs poètes et dramaturges venus des quatre coins de l'Algérie ont déclamé des rimes et des proses pour la Palestine et son peuple meurtri. Abdelaziz Boukouba, animateur d' «Echos de plumes», a souligné : «Aujourd'hui, il est important de montrer l'impact du verbe et le rôle que peuvent jouer les mots dans cette situation dangereuse. Le poète a un grand rôle pour exprimer la révolte et la tristesse du peuple.» D'autres initiatives seront organisées dans les prochains jours pour poursuivre cet élan de solidarité avec le peuple palestinien par les artistes qui comptent multiplier les actions avec comme slogan fédérateur «Vive la résistance palestinienne, vive l'Etat palestinien et sa capitale El Qods, mort à l'Etat sioniste exterminateur». S. A.