L'Orchestre symphonique national (OSN) a présenté mercredi dernier sur les planches du Théâtre national algérien (TNA), pour la première fois au public algérien, des extraits de l'opéra Aïda, du compositeur italien Giuseppe Verdi. L'orchestre était dirigé par le maestro égyptien Nayer Nagui avec la participation de la soprano égyptienne Imane Mostafa, une référence dans l'incarnation du personnage de la princesse éthiopienne. Pour des contraintes de temps et de moyens, l'opéra a été présenté sous sa forme symphonique et non théâtrale. Aïda raconte l'amour impossible, sur fond de jalousie et de trahison. L'histoire se déroule dans l'Egypte antique, où Adamès, général égyptien, rejette l'amour d'Amneris, fille du roi d´Egypte car il est amoureux d'Aïda, une belle esclave, qui est en vérité la fille du roi d'Ethiopie, ennemi mortel de l'Egypte. Cette atmosphère tragique où se succèdent des mélodies douces et martiales, les musiciens de l'OSN l'ont transmise avec brio au public. L'ouverture d'Aïda est marquée par le tempo aérien des airs de violons divisés ; on retrouve dans le premier groupe la virtuose Vera Aït Tahar et dans le deuxième le talentueux violoniste, directeur de l'OSN Abdelkader Bouazzara. Pianissimo, les airs des instruments à corde dépeignent la douceur du personnage d'Aïda. Crescendo, le reste de l'orchestre entre, transportant le public au cœur de l'intrigue romanesque, diminuant ensuite d'intensité jusqu'au soupir. Après ce prélude, la soprano Imane Mostafa entre en scène et entame l'air Aïda de l'acte I, Ritorna Vincitor (le retour des vainqueurs). L'orchestre accompagne, sculptant musicalement le caractère d'Aïda incarnée par la voix cristalline de la soprano qui chante passionnément l'amour de cette dernière pour son pays, mais aussi l'amour qu'elle éprouve pour le général égyptien. A la dernière note, après quelques secondes de silence religieux, le TNA vibre sous un tonnerre d'applaudissements. Après la Danse des enfants, la soprano revient sur scène pour interpréter un autre air célèbre d'Aïda O patria mia ! (Oh mère patrie !). L'orchestre entame le final du 2ème acte sur des rythmes martiaux où les instruments à vent s'entremêlent allégrement avec les percussions, suivis des instruments à cordes pour accompagner la chorale de l'OSN qui présente au public le chant du chœur Gloria à l'Egitto (gloire à l'Egypte). Cet extrait marque le défilé de la victoire de Radamès sur l'armée éthiopienne salué chaleureusement par le peuple. L'orchestre entame ensuite l'un des passages les plus connus de l'opéra d'Aïda : la Marche triomphale. C'est sur le morceau de la Danse ballabile que se clôture cette représentation d'extraits d'Aïda. Il est à souligner que, dans la première partie de cette soirée, l'orchestre a offert à son public la célèbre ouverture Cavalerie légère du compositeur autrichien Franz Von Suppe. Après cette mise en appétit, l'orchestre interprétera l'une des partitions qu'il peaufine et maîtrise de plus en plus, la Suite de Casse-Noisette de Tchaïkovski. Cette célèbre suite est composée de huit extraits de l'opéra éponyme : Ouverture miniature, Danse caractéristique, Danse de la fée dragée, Danse russe (Trepak), Danse arabe, Danse chinoise, Danse des Mirlitons et Valse des fleurs. Cette première partie de la soirée s'est clôturée par l'arrangement symphonique de l'incontournable Yarayeh de Dahmane El Harrachi chanté par la chorale de l'orchestre sous la direction du chef de chœur Rabeh Kadem. Dans la soirée de jeudi dernier, le même concert a été donné à la maison de la culture de Mostaganem qui s'est révélé trop exiguë pour contenir les nombreux mélomanes. S. A.