Les précipitations qui ont dépassé les 100 mm en trois jours à Jijel et ses environs ont enveloppé la région d'une véritable chape d'humidité et de grisaille, a-t-on constaté mardi. «Allah ibarek» (que Dieu bénisse), s'exclamait mardi matin un usager du bus reliant les quartiers de villages Moussa et d'Ayouf en contemplant les cataractes tombant du ciel et ralentissant la circulation automobile dans tous les coins de l'antique Igilgili. Les pluies continues faisant alterner de violentes averses, des grondements de tonnerre et un crachin embuant le paysage d'une aura typiquement automnale ne sont pas pour étonner une population maritime et montagnarde habituée depuis toujours aux colères du temps. Dans les quartiers du bord de mer, les plages qui ont presque complètement disparu sous les assauts de grosses vagues boueuses, appartiennent désormais aux mouettes criant à qui mieux mieux comme ravies de se trouver en «terrain conquis». Les rues transformées en cours d'eau obligent les habitants de la ville à chercher un hypothétique gué pour les traverser. A chaque nouveau coup de semonce, les piétons, hilares ou grognons, c'est selon, se précipitent dans les boutiques et les salons de thé en attendant une accalmie. Dans les quartiers de la vieille ville, les maisons à patios, si agréables à la belle saison, sont devenues un lieu de corvées sans fin avec leurs coures inondées à balayer sans arrêt. «Il n'y a pas de gros dégâts dus aux intempéries à Jijel», a déclaré mardi M. Nabil Boubzari, chargé de la communication de la wilaya. Une affirmation confirmée par la Protection civile dont les responsables font savoir qu'ils n'ont pas eu à effectuer d'interventions spéciales en ville. Dans les zones montagneuses où il a neigé à partir de 700 m d'altitude, l'incidence des intempéries s'annonce plus problématique. Il est ainsi fait état d'un glissement de terrain à Ouled Rabah (sud de la wilaya de Jijel) à l'origine de l'effondrement partiel du chemin de wilaya (CW) n° 41, aggravant l'isolement de la population qui empruntait ce tronçon pour rejoindre le chef-lieu de la daïra de Sidi-Maarouf. A Jimar (Chekfa), l'école primaire Jabrouni-Salah, située en contrebas du CW a été inondée et les cours n'ont pu y avoir lieu. Des populations ont également été affectées par ces intempéries à Ouled Askeur, à la suite de glissements de terrain au lieudit Boussehoul. Les familles sinistrées ont été relogées provisoirement sur décision de la wilaya. Selon les services de la météorologie nationale basés à l'aéroport Ferhat-Abbas de Jijel, le BMS (bulletin météorologique spécial) émis le 24 de ce mois a toujours cours et il est attendu encore 50 mm de précipitations d'ici à la journée de jeudi prochain. Des éclaircies sont cependant prévues à partir de mercredi.