Ils étaient nombreux à affluer, jeudi dernier, vers la salle Ibn Zeidoun qui abritait, ce soir là l'ouverture officielle du Festival national de musique andalouse Sanaâ. Ayant pour slogan Ithran, qui signifie étoiles, cette 7e édition qui se veut être le couronnement des précédentes, rend hommage à l'un des doyens de la musique andalouse, à savoir le regretté Sadek El Béjaoui. Pour cette soirée inaugurale, c'est face à une salle bondée de monde que la mythique association Djazaïria Moussilia s'est produite, gratifiant les présents d'un délicieux récital. Dirigée par le maestro Nasr Eddine Ben Mrabet au luth, l'association, composée d'une dizaine de musiciens (luth, rabab, percussions) et de deux vocalistes féminines, a interprété la nouba Hssine en hommage au regretté maître Sadek El Béjaoui qu'elle a accueilli en 1933. Le public composé essentiellement d'initiés a applaudi chaleureusement chacune des prouesses vocales et instrumentalistes des artistes de qualité. Après ce délicieux passage, c'est l'association les Amis de Sadek El Béjaoui qui s'est invitée sur la scène d'Ibn Zeidoun. Grande surprise, la troupe est dirigée par la petite-fille du maître, un autre fait qui confirme la volonté de transmission que s'est fixé l'artiste comme objectif. La troupe a interprété à la perfection la nouba raml maya ainsi que le célèbre morceau Ya zouar Béjaïa, composé par Sadek El Béjaoui. Pour cette soirée, placée sous le signe du raffinement, il faut dire que les organisateurs ont veillé au petit grain sur son bon déroulement et cela même en soignant le décor de la scène. En effet, en arrière plan, une immense image d'un intérieur d'une douira de la Casbah a été installée pour mettre les orchestres et le public dans l'ambiance. Avec à sa tête un nouveau commissaire, à savoir Mme Karima Bouchetout, cette 7e édition se veut être une édition exceptionnelle car elle réunit à son affiche la crème de la crème des troupes algériennes de l'école Sanaâ. En effet, on retrouve en compétition officielle cette année huit troupes lauréates des précedentes éditions qui concourent pour le Bouclier du festival Sanaâ. Parmi elles on citera Dar el Gharnatia de Koléa (Tipasa), Ibn Badja de Mostaganem, Errachidia de Mascara et Cordoba d'Alger. Nouveauté, le jury est anonyme. Par ailleurs, on retrouve à l'affiche du festival deux conférences thématiques, dont celle d'aujourd'hui qui a pour thème «Sadek El Béjaoui, un grand maître de la musique classique algérienne». Animée par Nasr- Eddine Beghdadi, directeur des archives de la radio algérienne, elle aura lieu au niveau de l'Institut national supérieur de musique d'Alger, à 10h. Après une soirée enivrante dédiée au maître Béjaoui, le festival se poursuit jusqu'au 10 décembre prochain. W. S. M.