L'Algérie envisage d'aller vers un partenariat durable avec la Suisse pour une formation de qualité dans les métiers de la vente. Un créneau dans lequel excelle la partie suisse qui a réussi à ramener son taux de chômage (des 15 à 24 ans), le mois de janvier dernier, à seulement 3,4%, le taux le plus bas d'Europe, alors qu'il s'élevait à 23,6% au sein de l'Union européenne (UE) et 50% en Espagne. Cela grâce à cette formation, appelée «formation duale», qu'elle compte donc enseigner et appliquer en Algérie, au profit d'un maximum de jeunes, intéressés par cette activité, en pleine expansion en Algérie. Le département de la formation et de l'enseignement professionnels, lui aussi, compte l'introduire dans sa nomenclature des filières et des spécialités. Voilà qui explique l'organisation, hier, à l'hôtel El Aurassi (Alger), d'un deuxième «Colloque international sur le commerce de détail et la formation des jeunes aux métiers de la vente». Une initiative de la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie, fortement soutenue par le premier responsable du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui, présent à cette rencontre, ainsi que des employeurs et des chefs d'entreprises algériens, représentés, entre autres, par Réda Hamiani, président du FCE (Forum des chefs d'entreprises). L'expérience suisse, présentée par les spécialistes, est censée inspirer davantage la partie algérienne et mieux l'orienter dans le plan d'action qui sera prochainement mis en œuvre. Actuellement, quelques 200 jeunes «vendeurs» au centre commercial de Bab Ezzouar (Alger) sont en cours de formation. Les formateurs sont des Suisses, les programmes aussi. La Chambre de commerce et d'industrie, organisatrice de l'événement compte augmenter ce nombre et en faire profiter d'autres espaces, dans d'autres wilayas du pays. «Ce ne sera pas uniquement pour les jeunes de ce centre mais aussi pour d'autres grandes surfaces, dans la wilaya d'Alger et ailleurs. D'ailleurs, ce que nous comptons faire, c'est créer un centre pilote de formation. Nous attendons les recommandations du colloque pour mûrir notre projet», indique Boudeghène Stambouli, directeur exécutif de la Chambre de commerce Suisse-Algérie. Pour le ministre algérien, «c'est une opportunité pour nous de diversifier et d'enrichir la branche des techniques administratives, prédominantes dans nos formations, en offrant aux candidats issus des filières littéraires d'autres possibilités de spécialisation et d'acquisition d'une technicité dans le domaine du commerce». Le ministre soutient que «l'impact de ces formations sera très large car il permettra de doter non seulement les grands centres commerciaux mais également tous les petits commerces de détail, en main-d'œuvre qualifiée compétente pour assurer un service de qualité». Pour terminer, il est important de souligner que le projet algéro-suisse ne pourrait réussir sans l'implication de toutes les parties concernées. Le représentant suisse Alain Rolland insiste : «Il s'agit d'une tâche commune de l'ensemble des partenaires que sont les entreprises, les écoles professionnelles, les associations professionnelles, les syndicats, les offices d'orientation et de conseil professionnels...». K. M.