Une instruction interministérielle, datée du 5 décembre dernier, a été adressée aux walis pour le recensement des intervenants dans le secteur informel afin de leur permettre d'exercer leur activité avec une carte délivrée par la commune. “Il n'y a pas eu de marche arrière" dans la lutte contre l'informel. C'est du moins ce qu'a indiqué hier le secrétaire général au ministère du Commerce, Aïssa Zelmati, lors d'un point de presse tenu à l'hôtel El-Aurassi (Alger), en marge du 1er Colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux en Algérie organisé par la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie. Le secrétaire général au ministère du Commerce a révélé qu'une instruction interministérielle, datée du 5 décembre dernier, a été adressée aux walis pour le recensement des intervenants dans le secteur informel afin de leur permettre d'exercer leur activité avec une carte délivrée par la commune. C'est une façon de les intégrer dans le circuit formel. Pour beaucoup d'observateurs, la lutte contre le marché informel passe, également, par la modernisation du secteur commercial, à travers notamment le développement de la grande distribution en Algérie, qui aujourd'hui demeure encore au stade embryonnaire. Celle-ci n'arrive pas à se développer malgré un marché de plus de 37 millions de consommateurs. Le secteur de la distribution en Algérie se caractérise encore par la prolifération des petits commerces de détail, surtout alimentaires, et un nombre insignifiant de magasins occupant de grandes surfaces. Quatre hypermarchés sont installés seulement en Algérie, a affirmé Aïssa Zelmati. La directrice des services informatiques au Centre national du registre du commerce (CNRC), Abdellaoui Meriem, indique qu'à fin octobre 2012, le nombre total des opérateurs économiques exerçant dans le commerce de détail s'élève à 632 834. La majorité est représentée par les personnes physiques (622 160), soit un taux de 98,3%. Les personnes morales ne représentent que 1,7% du total. Le nombre de commerçants exerçant dans le domaine des grandes surfaces est estimé à 11 261, dont 10 556 personnes physiques et 705 personnes morales. 2 182 étrangers exerçant dans le secteur du commerce de détail sont inscrits au registre du commerce, dont 639 sociétés, en hausse de 16,8% par rapport à l'année 2011. S'agissant des personnes morales, les gérants les plus répandus dans le secteur du commerce de détail sont à 19% qataris, 18,3% chinois, 13,6% égyptiens et 10,6% syriens. Pour les personnes physiques : 32,7% sont des tunisiens, 21,6% des syriens, 20,2% sont des marocains et 6% des palestiniens. En 2011, le volume global du commerce de détail en Algérie se situerait aux alentours de 3 370 milliards de DA, soit environ 42 milliards de dollar. La part des produits importés et revendus en l'état ou transformés est évaluée à 69%. Toujours selon les statistiques du Centre de registre du commerce, l'emploi direct global généré par le commerce de détail est évalué à 1,2 million de personnes à fin octobre 2012. Soulignant l'importance qu'accordent les pouvoirs publics à cette forme de commerce moderne, le secrétaire général au ministère du Commerce a annoncé qu'une étude devant conduire à l'élaboration d'un schéma national directeur organisant la création des infrastructures commerciales sera lancée incessamment. Les participants au 1er Colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux en Algérie ont relevé un certain nombre de propositions susceptibles de favoriser le développement du commerce en Algérie. Ils ont cité, entre autres, l'accès au foncier industriel, l'accès facilité aux crédits d'investissement, l'amélioration des transports publics en termes de dessertes et d'horaires, la constitution de cadre législatif favorable autour de la franchise et le développement de la formation... “La branche du commerce de détail justifierait une filière d'apprentissage comme il en existe dans de nombreuses professions. Car le métier de la vente ne s'improvise pas. Mieux, il représente à l'avenir des milliers d'emplois chez les jeunes à la recherche d'une spécialisation", a souligné le président de la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie et également président de la Société des centres commerciaux d'Algérie, Alain Rolland. M. R.