Amine Echikr La visite d'inspection du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Djelfa n'aura pas été de tout repos. Des contestataires, bien organisés, attendaient le Premier ministre à chaque point de sa visite. Mêmes banderoles et mêmes slogans étaient brandis par une vingtaine de citoyens à chaque fois. Abdelmalek Sellal, fidèle à sa volonté d'écouter les doléances des citoyens, a écouté toutes les revendications. La réponse fut à peu près la même : «J'ai instruit le wali. Nous sommes musulmans, je vous demande de la patience. Nous ne pouvons pas tout réaliser en un jour.» La wilaya de Djelfa est considérée comme l'une des plus vastes wilayas des Hauts Plateaux mais aussi comme l'une des plus pauvres. Malgré les programmes de rattrapage, cette wilaya n'a pas encore connu sa vitesse de croisière en raison de manque d'outils de réalisations notamment. La rencontre avec la société civile et les élus de la wilaya, point d'orgue des visites du Premier ministre, n'a pas été facile non plus. L'appel du président de l'Assemblée populaire de wilaya pour que Abdelaziz Bouteflika brigue un quatrième mandat a été modérément soutenu par une salle venue visiblement exiger sa part de la rente. Cette situation légèrement tendue a été accentuée par une tournure de phrase malheureuse du Premier ministre lors de sa déclaration liminaire. Abdelmalek Sellal en expliquant tous les efforts fournis par l'Etat pour satisfaire les besoins des citoyens a demandé aux citoyens de Djelfa d'aider le gouvernement «en scolarisant et en donnant une instruction à leurs enfants». Le Premier ministre faisait référence au triste classement de la wilaya en matière de taux de scolarisation et de déperdition scolaire. Il aura fallu une explication de texte, à la fin de la rencontre, pour que Abdelmalek Sellal puisse inverser la tendance et ramener une assistance, visiblement vexée par les propos du Premier ministre, à de meilleurs sentiments. Pourtant et comme à son habitude, Abdelmalek Sellal avait tenu des propos visiblement similaires que dans ses précédentes sorties face à la société civile. Les maîtres mots de son discours étaient «stabilité, développement, identité basée sur le triptyque islamité, arabité et amazighité, amorce du développement industriel et pour la wilaya une industrie agroalimentaire, etc.». La population djelfaouie n'était pas tout à fait d'accord. Des reproches seront faits au gouvernement qui ne compte plus (depuis le départ de Cherif Rahmani, Ndlr) de ministre de la région ou de wali. Les demandes les plus extravagantes seront faites pour obtenir qui un centre hospitalo-universitaire qui un aéroport ou alors des autoroutes Nord-Sud et Est-Ouest. Il aura fallu toute la diplomatie et la patience de Abdelamelk Sellal pour expliquer la problématique des réalisations d'infrastructures qui ne pouvaient se limiter à des enveloppes budgétaires, même si le programme complémentaire a été évalué à plus de 35 milliards de dinars. Mais que réaliser une école ou un aéroport nécessite un personnel qualifié pour le faire fonctionner. «A quoi pourrait servir une faculté de médecine à Djelfa si c'est pour admirer un bel immeuble vide. Nous n'avons pas suffisamment de professeurs de médecine pour pouvoir les répartir de manière égale à travers le territoire national. Il s'agit de professeurs qui vont former des médecins. Ces derniers auront en charge la vie des patients. Nous ne pouvons pas nous amuser avec çà», a-t-il expliqué. «Le gouvernement travaille à satisfaire les besoins des citoyens», a-t-il tenu à dire. «Certains se posent la question sur l'utilisation de l'argent du pétrole et du gaz et des pays reprochent à l'Algérie de gaspiller ses richesses. Je réponds (...) que 30% du PIB est consacré au volet social, ce qui représente 4 800 milliards de dinars», a-t-il affirmé. «Trois millions d'Algériens bénéficient de la santé gratuite à travers la carte Chifa, 8 millions d'élèves sont scolarisés gratuitement et 1,4 million d'étudiants suivent un cursus universitaire gratuit», a-t-il déclaré avec un sentiment de fierté. «L'Algérie jouit d'une stabilité politique et économique. Le père de cette stabilité est Abdelaziz Bouteflika et dîtes-vous bien que rien ne peut se faire sans cette dernière. La stabilité est la mère du développement alors ne jouez pas avec une stabilité chèrement acquise grâce au sacrifice des enfants de ce pays», a-t-il souligné. A. E. La durée de validité du passeport passera à 10 ans Le projet de prolongation de la durée de validité du passeport de 5 à 10 ans a été adopté par le gouvernement lors de sa réunion de mercredi passé, a annoncé Abdelmalek Sellal. «Le gouvernement a examiné et adopté le projet relatif à la prolongation de la durée de validité du passeport à 10 ans», a-t-il déclaré. Le projet de loi définissant les documents de voyage prévoit que la durée de validité du passeport passera à 10 ans pour les citoyens âgés de plus de 19 ans, avait indiqué le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le Premier ministre a indiqué, également, que le projet de prolongation de la durée de validité de l'acte de naissance, également, à 10 ans sera tranché prochainement. Le gouvernement s'attelle à réformer une ordonnance qui remonte au début des années 1970 et qui porte organisation de l'état civil. A. E.