Les violences et les dégradations survenues lors du déroulement du match ayant opposé le CSC au MCA lors de la 14e journée du championnat national, les supporters de la JSK tabassés à Bechar par les ultras de la JS Saoura, les supporters du NAHD tombés dans le guet-apens, que leur avaient tendu les supporters au Ruisseau, ou encore la bagarre qui a éclaté entre les Widadis de Tlemcen et les mostaganémois, ont fait resurgir la question du hooliganisme dans les stades de football. Si la LNF a sévi déjà en réprimandant les équipes dont les supporters sont coupables, une enquête judiciaire est en cours sur ces incidents qui ont fait des blessés parmi les forces de l'ordre et le matériel de l'Entv saccagé par les ultras du CSC. Mais d'ores et déjà, les ministères de l'Intérieur et de la Jeunesse et des Sports, ont mis les clubs face à leurs responsabilités. «Il faut que certains dirigeants montrent l'exemple et arrêtent de fustiger en permanence et publiquement l'action du ministère dès que des propositions, notamment d'interdiction de déplacement de supporters, sont prises», a déclaré un porte-parole au nom des deux ministères. «Si nous n'arrivons pas à régler ce problème définitivement, ça finira par une interdiction systématique des déplacements, ce que personne ne souhaite», a déjà prévenu dans un communiqué le président de la Ligue football professionnel. C'est notamment le cas cette saison pour le derby entre le MCEE et l'ES Sétif. Faut-il donc interdire les déplacements de supporters pour éviter la violence dans les stades ? Rien que pour la saison 2012-2013, les tribunaux ont examiné pas moins de quinze affaires relatives à des actes de violence commis par les supporters de clubs sportifs. Le football demeure la discipline la plus exposée à ce type de dérapages qui coûte cher aux associations sportives et aux contribuables. Plusieurs supporters ont écopé de six mois de prison pour avoir saccagé les sièges et jeté des fumigènes sur la pelouse et sur les gradins des stades 5-Juillet et d'Oran. Le torchon brûle doublement entre la ligue nationale et les clubs qui se jettent mutuellement la responsabilité. La ligue a pris les mesures nécessaires contre ce fléau, tout en rejetant la responsabilité sur les clubs; mais ces derniers renvoient la balle dans l'autre camp, considérant que les auteurs de ces troubles sont des intrus. Pourtant, ces clubs sont pénalisés par une amende qui peut atteindre jusqu'à 500 000 DA à chaque fois qu'un fumigène est jeté sur la pelouse. Du côté des supporter, ce fléau est mal contrôlé, vu qu'il y a sûrement d'autres astuces pour faire entrer ces fumigènes ; soit dans leurs chaussures, soit en les emballant comme des sandwiches. Parfois ; ce sont les joueurs qui les aident à introduire les fumigènes dans le bus transport qui leur est réservé par le club. Certains dirigeants, naïfs, font preuve d'irresponsabilité lors des matchs, ce qui donne lieu à des dérapages. Du côté des responsables, on affirme que ce fléau, et malgré les précautions de sécurité prises, reste incontrôlable. Ils ont émis le vœu de voir les comités de gestion et de canalisation des supporters, s'acquitter convenablement de leur tâche et s'engager davantage à mieux sensibiliser les jeunes et leur apprendre les vraies valeurs du sport. Ce qui se passe dans le sport, en réalité, n'est que le reflet de la société. En Algérie, et en l'absence de mesures préventives adéquates, on se contente de pénaliser les clubs, leur intimant l'ordre de jouer à huis clos. F. C.