Le RND a rendez-vous demain, 24 décembre, avec une importante halte dans son histoire : le quatrième congrès du parti, qui se tiendra durant deux jours. Ce congrès est fortement attendu non seulement par les cadres et militants du parti, mais par toute la classe politique, en ce sens, que cette échéance est censée doter la formation politique d'une direction légitimement élue, et ainsi mettre fin à une situation exceptionnelle de vacance constatée depuis une année suite à une crise de légitimité ayant abouti à la démission surprise de l'ancien secrétaire général Ahmed Ouyahia. La nomination d'Abdelkader Bensalah, en qualité de secrétaire général par intérim, aura été l'une des mesures pour la nominalisation du parti, en plus de la réhabilitation des anciens membres exclus ou en rupture de ban avec le parti et la mise en place d'une commission nationale chargée de préparer le congrès, adoptées par la plus haute instance entre deux congrès du parti. La commission chargée de la préparation du quatrième congrès du Rassemblement national démocratique (RND), prévu les 24 et 25 décembre, a, dans ce sens, tenu hier dimanche sa 3e et dernière session, sous la présidence du secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah. Lors de son discours prononcé devant le comité national pour la préparation du quatrième congrès, le secrétaire général par intérim du parti, Abdelkader Bensalah, a de prime abord rappelé l'objet de la réunion, destinée notamment à l'évaluation de l'état de préparation de cet important événement, à moins de deux jours de sa tenue. Cette rencontre intervient, a-t-il précisé, alors que le parti a réussi à appliquer méthodiquement le calendrier de sortie de crise avec la participation des militants au niveau central ou de la base. Bensalah a estimé que le RND a relevé le défi de mettre fin à «la crise majeure», qui a failli causer la division du parti et le faire entrer dans une spirale de querelles et de conflits, dans un moment précis où il devait assumer un rôle et ses conséquences. Dans une lecture attentive de la crise qui a secoué le parti, dix mois auparavant, M. Bensalah, a estimé que «le parti qui était sur le point de s'effondrer», ne pouvait prétendre tenir un congrès dans les conditions actuelles, s'il n'y avait «le sentiment chez toutes les parties de l'importance de renouer avec la culture perdue, le recours au langage du dialogue et de privilégier l'intérêt du RND, en tenant compte des difficultés rencontrées par l'Algérie à l'intérieur et à l'étranger et de la nécessité de préparer les prochaines échéances». «Cela a nécessité de tout le monde, le sacrifice et les compromis afin de maintenir l'unité et la cohésion du parti et le renforcement de ses rangs», a-t-il ajouté. Selon Bensalah, cette crise qui a été un «véritable test» pour le parti et a constitué un «choc violent», a permis au RND d'en sortir «plus conscient et capable de gagner les enjeux qu'il mène sur plusieurs fronts». Il citera, dans ce contexte, la stabilité interne au parti, la réorganisation des structures du parti, la préparation du quatrième congrès suivant un calendrier précis, le développement et l'approfondissement du discours politique du parti, la préservation des principes et positions ainsi que la préparation de la prochaine échéance présidentielle. Cela étant, l'autre pari a consisté à relever le défi de la réhabilitation de la présence du RND au sein de la scène politique nationale. Aussi, pour rétablir la confiance des militants et militantes dans le parti, le fonctionnement du parti durant ces dix derniers mois a été marqué par «un dialogue franc et transparent», suivant les règles de la démocratie, s'agissant notamment du recours aux élections, pour dégager les membres des commissions de préparation des congrès de wilayas, ainsi que les délégués des wilayas au congrès. Le RND a ainsi tenu, le mois de novembre, huit congrès régionaux dans neuf wilayas du pays, avec la participation de 924 délégués élus conformément à la feuille de route adoptée par la commission nationale chargée de la préparation du congrès. C'est ce succès des différentes étapes de préparation qui permet de mieux appréhender le quatrième congrès, a estimé en outre Abdelkader Bensalah. Cet événement «historique», qui sera organisé en effet, à partir de mardi prochain à l'hôtel El Aurassi, sous le thème «Un autre pas vers l'avenir et l'espoir», verra la participation de 1 419 délégués de wilaya. Ce sera l'occasion pour l'adoption des résolutions ayant déjà fait l'objet de débats, d'enrichissement et d'amendement lors des sessions préparatoires et des congrès régionaux. Le congrès devrait adopter un ensemble de résolutions, dont le statut particulier, la résolution de politique générale, le règlement intérieur, et le programme d'actions pour les cinq ans à venir, dans lequel figurent notamment les échéances électorales, l'animation de la vie politique et le développement de la performance dans tous les domaines. Aussi, il est attendu du prochain congrès de servir de «test» à l'unité des rangs du parti, à l'aune de ses positions vis-à-vis de l'actualité nationale, mais aussi, de son fonctionnement démocratique, en mettant fin à la marginalisation et l'exclusion des militants. C'est du degré d'intégration de ces derniers que l'on jugera de la réussite de la réunion de la plus haute instance du parti, en l'occurrence le congrès censé remettre sur les rails le RND, qui s'achemine vers la confirmation au poste de secrétaire général de Abdelkader Bensalah. C'est fort de ces résolutions que le RND aura à assumer son rôle de machine électorale, lors de l'élection présidentielle de 2014. Sur ce chapitre, le RND a confirmé, par la voix de Bensalah, sa disponibilité à se ranger, comme en 1999, 2004 et 2009, derrière Abdelaziz Bouteflika s'il se présentait comme candidat à la présidentielle 2014. A. R.