Le tissu national de PME reste encore peu développé en Algérie. L'économie algérienne dont les capacités peuvent absorber jusqu'à 2 millions de PME n'en dispose que de 700 000 unités. Un chiffre jugé, par les responsables et les économistes, loin des efforts consentis et des mesures prises par le gouvernement ces dernières années. Les raisons ? Pour le président du Conseil national consultatif de la PME, Zaïm Bensaci, rapporté par l'APS, «il n'y a pas d'environnement favorable à la création de PME». Il estime en outre que le pays ne peut pas se satisfaire d'un nombre d'environ 700 000 PME, dont 98% sont de très petites entreprises employant moins de 10 personnes. Le même responsable pointe du doigt le peu d'ancrage de la culture de l'entrepreneuriat dans l'esprit de la catégorie de population susceptible de se diriger vers ce type d'activité. «On a laissé filer les importations au détriment de la production nationale», regrette Bensaci, pour qui ces chiffres mettent à nu l'«échec de la politique de promotion de la PME». Pour y remédier, il propose l'adoption d'une stratégie s'étalant sur 5 ans afin de disposer de suffisamment d'entreprises capables de répondre aux besoins de l'économie nationale. L'autre handicap qui freine sensiblement l'émergence d'un tissu de PME solide et productif est le fameux obstacle bureaucratique. Pour Bensaci, le banquier est soumis à des règles prudentielles strictes et à la menace de sanction de l'acte de gestion, lequel appelle l'Etat à «se débarrasser de ces contraintes». Et pour mieux illustrer ses propos, Bensaci juge que «tout le monde ouvre le parapluie pour éviter de se retrouver devant le juge». Face à cette situation, des experts jugent qu'il est temps de passer à une vitesse supérieure pour multiplier par deux ou trois le rythme de création d'entreprises. Selon les chiffres officiels, à fin 2011, le ministère du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement a évalué le nombre de ces dernières à 659 309 unités avec 40 237 nouvelles entités en une année par rapport à 2010. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, estime que le taux moyen de création de PME sur la période 2001-2011 est de 25 000 à 30 000 par an, soit une progression de près de 10% par an, et que les PME emploient plus de 50% de la population active. Pour inverser la vapeur il faut prendre des mesures incitatives dont la mise en place de pépinières permettant l'accompagnement de futurs entrepreneurs. L'Agence nationale de développement et de la promotion de la PME (Andpme) a elle aussi un plan d'aide pour parvenir à la création de 200 000 PME. Un cadre de l'Agence assure que les jeunes sont orientés vers la création d'entreprises, notamment à travers des formations, mais il n'est pas sûr que toutes les promesses de facilitation soient réalisables de sitôt. S. B./APS