Le projet de loi sur l'audiovisuel est au coeur du débat, aujourd'hui à l'APN. Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, n'est pas sans ignorer l'inquiétude, voire la colère, des concernés directs par la question, suite aux amendements annoncés dans l'article 7. Lequel article fait obligation aux propriétaires des chaînes privées (anciennes et nouvelles) d'être thématiques. Ce mot «thématique» a bien refroidi les plus déterminés à se lancer dans l'aventure. Certains l'ont clairement affiché, d'autres attendent pour voir. Invité hier par la chaîne III de la Radio algérienne, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a réfuté toute polémique. Pour lui, il s'agit simplement d'une «mauvaise lecture» du texte. «Il s'agit d'une mauvaise lecture et d'une erreur de traduction de la version arabe vers le français», a déclaré le ministre. Selon ses dires, le texte en arabe «qui est très clair et explicite», précise que la chaîne thématique peut être à un seul thème comme elle peut l'être à plusieurs. Elle peut avoir un programme unique comme elle peut être multiple. Très peu convaincant comme réponse. Insistant sur cette explication, Abdelkader Messahel, ministre représentant le gouvernement Sellal, affirmera que «l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie est irrémédiable». C'est chose décidée et définitive et le projet du nouveau texte a été élaboré, selon ses dires, après large consultation avec les professionnels du domaine : spécialistes en audiovisuel, journalistes, patrons des chaînes privées et des députés. Se voulant plus persuasif, le ministre soutiendra : «Nous sommes un Etat de droit et nous travaillons pour la consolidation et l'élargissement de cet Etat de droit et à ce que le citoyen algérien puisse avoir de l'information crédible et des émissions qui le mettent en symbiose avec son environnement et son pays.» Pour ce qui est de l'ouverture des chaînes de radio, la situation est bien différente et s'explique, selon le ministre, par des «contraintes objectives» qui vont à l'encontre des projets qui pourraient être inscrits dans ce domaine. Abdelkader Messahel précisera qu'il s'agit d'un problème de moyens techniques et non pas de contenus des programmes. D'où son appel à «ne pas confondre entre production et diffusion». Par ailleurs, a-t-il souligné comme pour rassurer les propriétaires des nouvelles chaînes, 13 chaînes pourront diffuser leurs programmes à travers la TDA. Cela, bien sûr, après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi. «Les chaînes de télévision peuvent utiliser la diffusion par la TDA, qui a des chaînes disponibles et dont le nombre tourne autour de 13 chaînes, dès qu'elles seront de droit algérien. Elles pourront le faire par satellite ou par télévision numérique terrestre», a-t-il affirmé. Autre point évoqué hier par le ministre, Abdelkader Messahel, sur les ondes de la chaîne III, la prorogation des autorisations accordées aux chaînes privées qui émettent en offshore. «Les autorisations ont été prorogées dans l'attente de l'entrée en vigueur de la loi sur l'audiovisuel et de la mise en place de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel», a-t-il rappelé. Celle-ci devant être composée de neuf membres. Les directeurs des chaînes concernées ont été d'ailleurs conviés à une réunion, dans l'après-midi d'hier, au siège du département ministériel, afin de renouveler ces autorisations. K. M.