Le coup d'envoi des festivités célébrant la nouvelle année amazighe, Yennayer, de l'an 2964 du calendrier amazigh, a été donné, vendredi passé, à la Maison de la culture Mohamed-Chebbouki de Tébessa, avec de riches activités au programme. Organisées par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), de concert avec la coopérative Ibn Khaldoun et l'association Echos du 7e art, rapporte l'APS. A cette occasion, un mini-salon du livre amazigh et du multimédia, des projections de films d'expression amazighe, des expositions d'habits traditionnels, de produits artisanaux, de bijoux et de poterie, des représentations théâtrales, contes populaires, récitals poétiques et concerts de musique folklorique et moderne sont au menu de cet événement. Selon des organisateurs, le choix de la ville de Tébessa pour abriter la célébration officielle de Yennayer a pour but de «donner une dimension nationale à tamazight, et répondre à la demande des associations et du monde artistique de la wilaya d'accueillir ces festivités», rapporte l'APS Ces activités constituent également, selon les organisateurs, «une opportunité pour s'imprégner de l'origine du calendrier amazigh, que les historiens s'accordent à situer vers 950 ans avant J.C, date à laquelle le roi berbère Chachnaq 1er a vaincu le Pharaon d'Egypte avant de fonder une dynastie qui régna sur ce pays pendant plusieurs siècles». Ces manifestations destinées à mettre en relief la richesse du patrimoine ancestral algérien, comprennent également des ateliers d'initiation à l'écriture tamazight et à l'art culinaire, en plus de conférences et de sorties vers les sites et les monuments historiques de la wilaya de Tébessa. Un hommage sera rendu, en marge de ces festivités, à de nombreux hommes de lettres et à des figures culturelles, à l'image de Mohamed Medjahed (chroniqueur et spécialiste en art culinaire), Abdennacer Guedjba (chercheur en linguistique amazighe), Dida Abadi (chercheur en anthropologie, spécialiste de la culture targuie) et Aïssa Brahimi (chercheur, compositeur et pionnier de la chanson moderne chaoui). De même, à l'occasion du nouvel an amazigh, une journée d'étude consacrée à Yennayer sera organisée aujourd'hui à l'université Abbas-Laghrour de Khenchela, à l'initiative d'une association culturelle et scientifique et de la faculté des sciences sociales et humaines. Placée sous le slogan «Pour une culture algérienne authentique», la rencontre donnera lieu à la présentation de six communications par des chercheurs des universités de Khenchela et de Béjaïa ainsi que de l'annexe d'Aïn M'lila du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah). La manifestation est appelée à susciter un riche débat autour des traditions marquant dans notre pays l'accueil de Yennayer par les populations des différentes régions du pays. Une exposition de livres en langue amazighe, d'écrits sur Yennayer et de photographies illustrant les cérémonials célébrant cette date est prévue en marge de la journée d'étude. Par ailleurs, notons que la célébration de Yennayer connaît un cachet particulier cette année suite à l'interdiction des festivités dans la wilaya de Biskra, suscitant une vague de protestations sur les réseaux sociaux. Suite à la polémique, le président de l'Office local du tourisme, Abdelmadjid Soltani, initiateur de la manifestation, a déclaré à l'APS que La commémoration de Yennayer, prévue à M'chouneche à Biskra, a été annulée en raison «du refus de l'administration de l'autoriser en plein air, mais n'a pas été interdite». Abdelmadjid Soltani, contacté par l'APS, a précisé que le chef de daïra de M'chouneche a informé l'Office local du tourisme de la possibilité d'organiser cette célébration, les 12 et 13 janvier comme prévu, dans la salle de la Maison de la culture, vu que l'Office est un organisme dûment agréé. Ce lieu n'a pas satisfait les organisateurs qui envisageaient de tenir les festivités au complexe sportif de proximité de M'chouneche, sur deux journées. Le plus important aujourd'hui est de permettre aux Algériens de renouer pleinement avec leur identité ancestrale. Pour cela, au-delà des festivités conjoncturelles, les associations et les organismes concernés devraient œuvrer pour présenter un dossier solide afin d'inscrire cette date millénaire qui fait partie intégrante du patrimoine algérien au patrimoine immatériel national et universel de l'humanité. S. B.