Dans une allocution lors des travaux de la journée parlementaire autour du thème «Les déchets, de catastrophe écologique à ressource industrielle», la ministre a indiqué que ces déchets «peuvent créer une valeur ajoutée estimée à 30,5 milliards de dinars par an». Mme Boudjemaâ a souligné les efforts déployés actuellement pour «concrétiser les objectifs du Plan national de gestion intégrée des déchets ménagers en augmentant le volume des déchets recyclés à 25% en 2015 et 50% en 2016». L'occasion pour elle d'appeler à la sensibilisation des citoyens au «tri sélectif des ordures pour pouvoir procéder au recyclage dans des conditions écologiques» et de mettre en avant l'importance du «développement progressif des industries de récupération et de recyclage». D'où la nécessité de créer des réseaux de récupération comptant des filières spécialisées tels le papier, le plastique, le verre et les minéraux, et d'élargir progressivement le traitement et le recyclage des déchets vers d'autres types de déchets comme les équipements électroménagers, les batteries et les pneus usés. Mme Boudjemaâ a affirmé que plusieurs entreprises de récupération de déchets ont été créées au niveau national, dont 6 unités industrielles spécialisées dans la récupération du plastique, 2 unités de recyclage du verre, 3 unités de recyclage de carton et de papier, 2 unités de recyclage de pneumatiques et 6 autres unités pour la récupération de batteries de véhicules. La ministre n'a pas manqué de souligner les efforts déployés pour une gestion «efficace» des déchets, soulignant que 1 169 plans d'orientation de gestion de déchets ont été mis en place, outre la modernisation des opérations de recyclage et des méthodes de collecte. Il faut savoir également que 100 centres d'enfouissement technique (CET), équipés d'unités de tri, et 42 centres de tri ont été réalisés au niveau national, comme l'a précisé la ministre qui a fait part de la fermeture et de la réhabilitation de 64 décharges anarchiques et de la réalisation de 89 décharges contrôlées et de centres de déchets stables. La même responsable a également indiqué que les CET à traitement thermique seront renforcés par un système de récupération d'énergie thermique et de traitement des émanations de gaz et dirigés par des entreprises publiques à caractère industriel et commercial. Dans le même sillage et en marge de la journée parlementaire, Mme Boudjemaâ a mis l'accent sur la formation environnementale en matière de recyclage des déchets pour répondre aux besoins et préoccupations du secteur, notamment quand il s'agit du recyclage et de la récupération des déchets domestiques. Elle a mis en avant le rôle de l'Institut national de la formation environnementale, relevant du secteur, envers les récupérateurs des déchets, soulignant que cet établissement, qui dispense une formation spécialisée de courte durée qui vient en complément de la formation professionnelle, contribue à la formation de techniciens en matière de gestion et de recyclage des déchets et appuie la police environnementale et urbanistique. La ministre est revenue, au cours des travaux de la journée parlementaire, sur la convention conclue entre le secteur de l'environnement et celui de la formation professionnelle pour l'introduction de la spécialité «technicien supérieur en tri» au sein de 11 entreprises pilotes au profit de 439 stagiaires, annonçant qu'une spécialité liée à «l'économie verte» sera bientôt enseignée au cours de cette année, avec l'organisation de sessions de formation diplômante. Pour ce faire, a-t-elle ajouté, un programme d'information a été retenu en faveur des élus locaux et des responsables, en y associant la société civile et les citoyens pour préserver la propreté des villes, insistant sur le rôle des associations dans la sensibilisation des citoyens et des opérateurs dans la gestion des déchets, notamment dans les domaines du tri, du recyclage et de la revalorisation. R. N.